Le député UMP et maire de Chambourcy (Yvelines), Pierre Morange, aurait fait remplir à sa femme un emploi fictif pendant quatre ans
Le député UMP et maire de Chambourcy (Yvelines), Pierre Morange, aurait fait remplir à sa femme un emploi fictif pendant quatre ans, révèle dimanche 14 juin, le site d'information Mediapart. Une information qui trouve un singulier écho à l'heure où l'Angleterre, plongée dans le scandale des notes de frais, voit ses députés démissionner à tour de rôle.
En France, l'affaire qui date de l'automne 2006, n'a pourtant pas fait grand bruit. Alors en instance de divorce, Véronique Goens-Morange envoie une lettre manuscrite de quatre pages au procureur de Versailles pour avouer toute l'affaire. "Il m'a fait signer un contrat de travail pour un poste d'attachée parlementaire alors que j'occupais en même temps un emploi d'infirmière de nuit. Il me disait que cette pratique était normale et courante, mais il m'a licenciée au mois de mai 2006 car la campagne électorale approchant, il faut être irréprochable". Elle est alors interrogée dans le cadre d'une enquête préliminaire diligentée par le parquet de Versailles.
Collaboratrice et infirmière
Pour prouver la véracité de ses dires, Véronique Goens-Morange envoie deux certificats de travail. L'un est signé par son mari qui indique que du 1er novembre 2002 au 31 mai 2006, elle était «collaboratrice de député». Un travail parlementaire rémunéré à hauteur de 2.700 euros nets par mois. L'autre est issu du directeur de la clinique Louis XIV de Saint-Germain-en-Laye, où elle a été employée du 1er mai 2004 au 1er août 2005 comme infirmière «diplômée d'Etat» et était sous contrat à durée indéterminée à temps partiel. Véronique Goens-Morange révèle également avoir profité pendant treize mois, entre mai 2006 et juin 2007, d'une allocation chômage de l'ordre de 1.800 euros mensuels pour ce même emploi de collaboratrice parlementaire jamais occupé.
Classé sans suite
Pourtant, le parquet de Versailles a pris la décision de classer cette affaire sans suite. «Le classement sans suite remonte à environ six mois. Le parquet a estimé qu'il y avait une absence d'éléments concrets dans ce dossier», explique Me Eric Harm, l'avocat de Pierre Morange, interrogé par Mediapart. Pierre Morange lui-même n'a pas souhaité s'exprimer sur cette affaire. Le divorce du couple n'a toujours pas été prononcé.
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