Quelques fidèles lecteurs de ce blog se rappelleront peut-être le romancier italien Giuseppe Culicchia, auteur du Pays des merveilles dont j'ai parlé ici.
Giuseppe Culicchia? Un contempteur amusé et désespéré de ses contemporains, pour ne pas dire un moraliste car ses romans le sont si peu, moraux.
Les personnages sont banals. Banalement détestables.
Elle: superficielle, envieuse, et obsédée par la conception d’un enfant
Lui : défaitiste, rabat-joie et lâche
Un été à la mer, c’est l’occasion pour Culicchia de décocher ses traits favoris contre le consumérisme, la misère sexuelle, le conformisme mal assumé, le fiasco amoureux. Tout cela sans jamais se départir de ce rire noir, qui excelle dans le comique de répétition et le grotesque – sa marque de fabrique.
Ce n'est certes pas le meilleur roman de Culicchia, à mon avis, mais comme les autres je l'ai refermé avec une lucidité navrée, partagée entre amertume et jubilation.
Mon conseil: à ne surtout pas lire sur la plage... ne vous fiez ni au titre ni à la couverture. C'est le genre de bouquin qui pourrait vous gâcher les vacances, surtout si d'aventure vous les passiez en Italie et aviez décidé de po-si-ti-ver.
Un été à la mer de Giuseppe Culicchia, traduit de l’italien par Françoise Brun, éditions Albin-Michel, 2009
A lire aussi, du même auteur : Paso Doble (Rivages poche): mon préféré (un bijou!), Patatras (Rivages poche) et Le pays des merveilles (Albin-Michel)