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Bien évidemment j'étais heureuse d'avoir trouvé ce job chez Louis Féraud.
Le fait d'être devenue la copine et muse inspiratrice de Per Spook me permettait d'évoluer dans un monde qui me paraissait autrefois, inaccessible, voire même inimaginable.
Ce job était idéal à tous points de vue.......
Je partageais à l'époque avec un copain, un appartement situé à 300m du Faubourg Saint-Honoré, et donc pas de métro à emprunter, ce qui m'évitait les mines patibulaires des transport en commun, et le bonheur de ne pas se lever trop tôt, je n’ai jamais été très matinale.
Je vivais dans un quartier cossu et très calme le week-end, pas très loin de l'église Saint-Augustin et des Champs-Elysées.
Je cohabitais avec un ami, artiste lui aussi, puisqu’il se produisait sur scène tous les soirs, rue de Marignan, dans un spectacle très en vue à l'époque, intitulée "La Grande Eugène", avec cet autre ami Jean-Claude Dreyfus devenu comédien.
Je les ai d’ailleurs revus il y a quelque temps dans une émission télévisée consacrée aux années 70.
Non seulement je venais d'entrer par la grande porte du monde de la haute-couture, mais je faisais parallèlement mon entrée dans le monde du spectacle.
Puisque nous fréquentions régulièrement, l'Opéra, l'Alcazar et le Casino à l'époque de Zizi Jeanmaire et Roland Petit, et j'en passe ..........
J'avais des voisins, qui également se produisaient sur scène, aux Folies Pigalle, dans un spectacle de nu érotique, mais pas du tout pornographique.
C’était un jeune couple d'origine jamaïcaine, avec lesquels nous nous sommes très vite liés d'amitié.
Elle, était blanche, issue d’une grande famille de grands propriétaires terriens, venue à Paris pour « faire des études » qu’elle ne fit jamais !!!
Lui était de couleur, excellent danseur, et certainement que leur union était tabou donc secrète, tout au moins pour les parents de la jeune fille – c’était une autre époque -
A vrai dire, j'évoluais dans un milieu assez marginal, et comme j'étais jeune, curieuse et ouverte à tout, je tentais donc par expérience de fumer quelques pétards, en leur compagnie, et celle de mon co-locataire.
J'aurais pu m'en tenir là, mais il fallut me distinguer, je ne sais pas pourquoi d'ailleurs, en tentant cette expérience chez Louis Féraud, dans le studio, quand tout le staff était parti déjeuner.
Youpi !! A moi le studio, la grande baie vitrée face à l'Elysée et tous ses politiciens, fumant le pétard en guise de déjeuner !!!
De retour de déjeuner, quelle ne fut pas la stupéfaction du personnel à mon égard, me jetant un regard accusateur tout en reniflant avec un air suspect, l'odeur étrange qui régnait dans le studio.
Franchement, j’avais fait preuve d’une telle inconscience que je n'avais même pas réfléchi une seconde que j’allais « parfumer » tout le studio, et j'évinçais les conséquences du "pétard" en me faisant toute petite, prenant un air totalement absorbé dans mes créations !!!
Sincèrement ce fut la honte pour moi !! On ne m'y reprendrait plus jamais !!!
Quelques temps après, j’appris que M. Louis Féraud avait pour habitude de s’adonner à ce genre de plaisir régulièrement, mais en privé !!! Je finis par déculpabiliser et en rire ……………………………………..