« Au lendemain des Européennes, nous apprenons que la crise a détruit en France depuis le début de l'année 2009 deux mille emplois par jour. L'abstentionnisme, c'est sans doute d'abord cela : l'expression de la désespérance de millions de gens qui, quelle que soit la couleur du bulletin de vote qu'ils ont mis dans les urnes au cours des dernières années, voient se perpétuer grosso modo les mêmes politiques qui conduisent aux mêmes résultats. Accélération des délocalisations, aggravation du chômage, précarité, baisse du pouvoir d'achat, augmentation des inégalités. Et, face à cela, le spectacle qu'offre à nouveau la classe politique installée est consternant. À gauche comme à droite, au Parti socialiste comme à l’UMP, la seule question qui vaut désormais est la suivante : comment plumer la volaille verte lors des prochaines régionales ? De François Lamy, député-maire de Palaiseau (Essonne) et conseiller particulier de Martine Aubry : « Depuis lundi matin, mes électeurs qui ont voté Cohn-Bendit viennent me dire : « Ne vous inquiétez pas, dès que ce sera une élection utile, sérieuse, on reviendra vers vous…» » à Xavier Bertrand : « Il est des sarkozystes qui ont voté pour l’environnement, pas pour Cohn-Bendit. À nous de les rattraper pour les élections sérieuses » , le cynisme le dispute à l’odieux.
Et d’embrayer tous aussitôt sur les stratégies à mettre en œuvre pour gagner les élections régionales de 2010. Car pour eux, il ne fait aucun doute que les électeurs de la liste Europe Écologie sont leur propriété. C’est donc désormais leur seul objectif et semble-t-il la seule finalité de leur action que de les faire revenir au bercail. Au moment où, à gauche, il serait nécessaire de réfléchir, de clarifier les idées et les positions, de débattre, de proposer des solutions à la crise du capitalisme et à ses conséquences désastreuses, d’envisager les moyens à mettre en œuvre pour offrir une alternative politique crédible en 2012, il ne serait qu’une chose urgente à faire : nous repasser sous le nez le fumet peu ragoûtant des plats réchauffés de la pire cuisine électorale.
Combien de fois avons-nous entendu les citoyens désabusés de la région nous dire sur les marchés au cours des dernières semaines : « Les politiques : tous les mêmes. De nous ils se foutent complètement. La seule chose qui compte pour eux, c’est les places ! » ? Qu’irons-nous leur dire à tous ces gens quand nous lisons ces articles dans les journaux et jusqu’à sur ce blog ? Comment leur faire admettre que la politique ne se réduit pas à cela ? La tâche qui nous attend pour redonner du sens et de la noblesse au combat politique est immense. »
Reynald Harlaut
Note : Pour battre Bruno Lemaire, il faudra mettre les mains dans le cambouis. Et donc faire l'union de toute la Gauche au second tour. Les primaires permettront à chacun de défendre projet et idées. Le second tour sera le tour de l'union…à condition d'avoir des objectifs communs évidemment. Dois-je comprendre que le Front de Gauche s'en exclurait ? La noblesse du combat politique passe aussi par le verdict du suffrage universel. Sauf à se passer du peuple, ce que personne ne peut souhaiter.
JCH