Le 4 juin dernier, la Télévision Suisse Romande a diffusé une enquête, dans son émission "Temps Présent", intitulée "Sarkozy, vampire des médias". Un petite demi-heure consacrée, sur le terrain, à quelques exemples très concrets de Nicolas Sarkozy avec les médias: l'équipe suisse a suivi le président français lors d'un déplacement, a interrogé quelques témoins, victimes de l'ire présidentielle, et rappelle les pressions implicites ou explicites du Monarque sur des journalistes.
Ainsi, le service de presse de de l'Elysée multiplie les contraintes administratives, avant d'accepter la venue de l'équipe suisse sur l'université et la recherche. Sur place, les journalistes de la TSR assistent médusés à l'exercice présidentiel: la zone est quadrillée (cf photo), les journalistes attendent de pouvoir entrer dans la salle, le président s'installe, le public est composé de militants UMP. La presse prend des notes, aucune question n'est autorisée. Le chef de l'Etat évite, se cache et part en catimini.
Des déplacements comme celui-ci, Nicolas Sarkozy en réalise très régulièrement. Ils sont retransmis en différé sur la Web TV de l'Elysée. A les regarder, on voit un président tantôt assis (comme à Aix), tantôt debout. Il s'exprime seul, sans contradicteur, fait ses (bons) mots.
A regarder ces videos très (trop) régulièrement, on est frappé par le regard vide, le silence de l'assemblée. Ce sont des monologues, de longs monologues. Pas même des discours. Les exercices médiatiques sont toujours contrôlés quand il s'agit de chefs d'Etat. Mais habituellement, "on ne trompe pas sur la marchandise": les Obama, Zapattero ou Merkel font des discours, on sait où on est. On ne nous fait pas croire à une "rencontre", avec un président assis devant un public chaleureux.
Nicolas Sarkozy a peur de la confrontation. Il a peur de l'échange.
Il lui faut des flics, des figurants et des scribes pour noter ses paroles.
C'est dire s'il a peur.
Le clip qui déchire 2
par leclipquidechire