En discutant avec François Loncle, député PS, j'ai appris qu'il était sur la même longueur d'onde et qu'il allait proposer (mais d'autres que lui ont eu la même idée) au groupe socialiste de ne pas « faire banquette » le 23 juin prochain. L'un des arguments de François Loncle, d'ailleurs utilisé lors du débat sur la révision constitutionnelle, c'est qu'il n'est pas pensable d'écouter la parole d'un président qui a la possibilité de dissoudre, quand il le veut, l'Assemblée nationale. Imaginons un congrès agité, un débat (sans la présence du président) houleux susceptibles d'entraîner une réaction présidentielle, disons irréfléchie, et l'Assemblée nationale se retrouverait au tapis. Le président détient l'arme absolue : le pouvoir de dissolution ! De quelle liberté disposent des élus soumis à la pression de cette épée de Damoclès ?
Et puis, c'est aussi la confirmation de la disparition du premier Ministre. Disparition politique, disparition de sa responsabilité, disparition de sa fonction. François Fillon pourra toujours prononcer un discours de politique général, il ne pèsera rien à côté de la parole du président-à-tout-faire.
Le président Sarkozy dispose, dit-on, d'un état de grâce de quelques semaines. Le vote des Français va lui permettre de passer de bonnes vacances au cap Nègre. La crise économique, financière et sociale n'est pas finie. Ceux qui en sont victimes se sont abstenus le 7 juin. Peut-être préfèrent-ils user d'un autre moyen pour se faire entendre ?