Alors que se profile un nouveau remaniement ministériel et que l’ouverture est toujours à l’ordre du jour , le Parti du Président essaye au plus haut niveau de poursuivre la chasse au gibier centriste . Les petites volailles de 2007 ne sont plus de mises, se contentant d’un modeste secrétariat d’état, leur valeur marchande est aujourd’hui faible. Bayrou est à terre, par sa faute sans doute. Mais toute chasse à cour fatigue les grands cerfs . Qui plus est son parti est toujours là et ses eurodéputés malgré quelques légitimes critiques ont confirmé leur solidarité envers leur président et leur volonté d’aller de l’avant. On ne sait si le sénateur Mercier fera partie de la prochaine battue mais son absence de notoriété est un point faible.
C’est pourquoi le plus proche collaborateur politique de Nicolas Sarkozy a tenté cette semaine de jeter son filet au plus près du très gros gibier . Brice Hortefeux en personne s’est répandu en compliments sur Marielle de Sarnez, ce qui a du faire s’étouffer les Hervé Morin et autres Dominique Paillé (ce qui nous amuse). Revenons un instant sur cette suprenante posture du « mamelouk » de Sarko. D’abord cela va en surprendre certains mais Hortefeux est sincère : il a cotoyé Marielle de Sarnez au début des années 90 au sein de l’opposition puis au Parlement européen à partir de 1999, il la connait bien, l’estime et ne se permet donc pas une flatterie. Ensuite il doit penser que Marielle de Sarnez peut avoir envie d’aller au Gouvernement pour agir, au sein d’un ministère à sa mesure . Le ralliement de Sarnez serait donc aussi une exfiltration spectaculaire du village gaulois centriste qui résiste depuis 2002 date de la création de l’UMP.
Son erreur d’interprétation est cependant de sous estimer la force de conviction de Sarnez et ceux qui ont créé le Modem en 2007 . « Je ne suis pas ralliable » a t’elle déclaré simplement et fermement à l’issue de cette semaine pénible. Nous non plus, nous ne sommes pas ralliables.