Marianne n'aime ni les Verts, ni l'écologie

Par Bix

On savait que Marianne n'aimait pas les écologistes, l'écologie non plus d'ailleurs. Les scores d'Europe Écologie doivent les décevoir beaucoup, surtout que leur champion François Bayrou s'est banané en toute beauté avec un Jean-François Kahn (ancien rédac-chef de Marianne) qui a bien savonné la planche avant de démissionner[1].

Je suis tombé sur 3 articles qui tirent à boulets rouges sur nous. Ça vaut le coup de les lire tellement ça suinte de mauvaise foi. Sylvia Zappi peut aller se rhabiller, parce qu'à Marianne, c'est toute la rédaction qui s'y met !

  • L'UMP et les Verts exultent. Avec 20% des Français avec eux. Seul le titre nous cartonne, même s'il est vrai que nos 16,2 % des voix ne concernent finalement "que" 2,8 millions de Français. Mais la faiblesse du pourcentage des inscrits s'appliquent même aux partis qui ont vu leur score s'effondrer et que l'article se garde bien de mentionner.
  • Cohn Bendit ou la victoire de l’Europe des Bisounours. Du cassage de programme qui ne serait qu'un ramassis de belles promesses de raser gratis, avec au passage un rappel des votes de 2005 (non pour Bové, oui pour Cohn-Bendit) qui prouveraient que l'attelage Europe Écologie est "trop hétéroclite" pour durer. Et dépasser les anciens clivages pour construire quelque chose de nouveau, c'est au-dessus des capacités de compréhension d'un journaliste moyen ? Pourtant, prendre "le meilleur à droite, le meilleur à gauche", c'est pas le programme d'un certain Modem ?
  • Halte à l'écolomania. Je ne connaissais pas le blogueur Malakine et visiblement c'était bien dommage ! Il nous signe là une formidable tribune qui prouve une chose : il n'a pas lu le programme, ou bien il l'a lu en découvrant l'écologie politique pour la première fois. Ses remarques sont assez affligeantes et je ne perdrai pas de temps à y répondre, des commentaires postés par des lecteurs de Marianne2.fr le font mieux que moi !

Marianne nous offre là un bel exemple du conservatisme qui prend peur face à la montée d'une idéologie et d'un projet de société radicalement différent de ce que nous servent habituellement socio-démocrates (la "gauche") et conservateurs-libéraux (la "droite"). Perdus dans leur grille de lecture périmée, ils dénigrent.

Enfin, j'aimerais bien qu'un jour on me définisse précisément ce qu'est "l'électorat bobo". Le terme, trop souvent lâché pour disqualifier un score (comme si certains électeurs en valaient moins que d'autres) reste tout le temps dans le flou. C'est qui les bobos ? Je veux dire, précisément : quels revenus ? quels quartiers ? En quoi est-ce mal d'avoir leur vote ? Le vote ouvrier se serait porté à 13 % vers les listes Europe Écologie, seulement 3 points sous notre score national. C'est eux les "bobos des centre-villes" ?


Je laisse à Alexis le soin de développer une théorie qu'il m'a exposé hier : en Europe, les Verts et les écolos en général ont perdu quand ils étaient alliés à des conservateurs, de droite comme de gauche (Italie, Tchéquie) ; au contraire, ils ont progressé quand ils ont su incarner un progressisme enthousiasmant, comme en Finlande (plutôt avec la droite libérale), en Belgique (contre un PS rigide) ou en France, bien entendu.

Notes

[1] de son poste de député européen d'abord, du parti auquel il n'a jamais adhéré ensuite, de toute solidarité envers Bayrou enfin.