Ce samedi matin n'est pas un jour de grande mobilisation syndicale. Quelques centaines seulement ce matin place Napoléon. Après les grandes manifestation des 29 janvier, 19 mars et 1er mai
dernier, la faiblesse de la mobilisation, peu relayée par les médias a de quoi inquiéter. Après la pseudo-victoire de l'UMP dimanche dernier, Sarkozy peut-il en conclure qu'il a le champ
libre pour poursuivre sa casse sociale ? On peut le redouter !
Pierre Regnault
Non, ce n'est pas une bonne nouvelle. L'accélération des politiques libérales est en vue. Déjà dès mercredi constatant que Xavier Darcos ne voulait pas attendre la fin de la concertation pour mettre en place "sa" réforme des IUFM les présidents d'université n'ont pas eu d'autre choix que de suspendre leur participation à la commission de concertation... Et tout cela, après nous avoir dit et redit - aux élus, tant à la fédération des villes moyennes qu'a l'AMF - que cette réforme dépendait de Valérie Pécresse ! Un tel mépris devient très grave en République.
D'autres mauvais coups se préparent. Ils vont même être annoncé à Versailles, sur les retraites, la réforme des collectivités...
Après les résultats des élections européennes qui consacrent d'abord un désintérêt pour l'Europe et un éclatement, donc un affaiblissement de la gauche, les français ne croyaient pas que cette manifestation permettrait de faire céder Sarkozy, qui s'estime renforcé par ce scrutin.
Pourtant il faut savoir que ce n'est pas non plus une bonne nouvelle pour la France car elle aura du mal à s'adapter aux défis de demain dans un tel contexte de rejet du politique. La majorité n'a l'adhésion qe de moins de 30 % des votants et 11 % des français !
Dans ce contexte, ce n'est pas non plus une bonne nouvelle pour l'UMP et pour Sarkozy. Le président de la République a les moyens de passer en force. Mais aucune réforme d'ampleur ne pourra réellement se mettre en place, être utile à la France et aux français, si elle est imposée contre une majorité d'entre nous, au profit d'une minorité.
La situation actuelle du Pays - avec plus de 150.000 emplois détruits au 1er trimestre 2009 et sans doute près d'un million en 2009 et 2010 - mériterait une autre approche. Elle exigerait de mobiliser, de rassembler au lieu de diviser le Pays.
Non. La faible mobilisation des manifestations syndicales n'est pas un désaveu des syndicats, ni une approbation de la politique de la droite.
Ce n'est une bonne nouvelle pour personne !