On s'émouvra d'apprendre que ce sont des personnes âgées qui ont déposé cette plainte, affirmant avoir été choquées émotionnellement par la présence de ce livre dans leur bibliothèque, lequel livre puise dans un langage susceptible de « mettre en danger la vie des adultes et des enfants ». Rien que cela, oui madame.
On y trouve en effet le mot « faggot », l'équivalent de « tante » en français, évidemment peu glorifiant et que l'association chrétienne estime tout aussi diffamant que l'emploi du mot « nigger ». Selon eux, le livre « constitue un crime haineux et s'avère dégradant pour la communauté ». La plainte enregistrée est déposée, contre la ville de West Bend, ni plus ni moins, laquelle doit encore décider si cette action est recevable. L'ALA n'a pas manqué d'assurer la bibliothèque fautive de son soutien en cas de procès.
Mais du côté du PEN, on trouve que l'histoire flaire franchement la publicité à bon compte et sur le dos de l'auteur. Non seulement la plainte a peu de chances d'aboutir, mais surtout, la demande de dommages-intérêts inclut « le droit de brûler le livre ». Tout simplement. Bien sûr, on respecte l'expression des points de vue, mais parler d'autodafé inquiète le PEN, organisme qui lutte pour la liberté d'expression des auteurs à travers le monde.