Magazine Politique
Le PS est malade frappé par le manque "d'équilibre des envies". Les uns ont trop envie de la présidentielle tandis que les autres n'ont même plus envie du pouvoir national tant ils sont bien retranchés dans leurs régions.
La publication du Conseil Politique de Ségolène Royal marque d'abord par les départs.
Il y a un repli sur un "quarteron de proches" avec les absences des leaders de son courant lors de la présidentielle 2007 + ceux de sa motion pour le Congrès de Reims. La raison : Ségolène Royal "n'en ferait qu'à sa tête". Il serait toujours possible de participer mais la décision elle seule la prendrait et bien à l'écart des recommandations ...
Cette paupérisation d'entourage a de quoi inquiéter. Sur ce point au moins, Ségolène Royal se rapproche de Françaois Bayrou.
C'est une situation qui illustre bien les travers du PS. Les uns ne pensent qu'à la présidentielle tandis que les autres ne pensent qu'à leurs territoires locaux.
Le PS collectivement n'a pas l'envie assez forte du pouvoir national ; c'est pourquoi il est aussi incapable de mener des campagnes nationales victorieuses. Dans les années 70, gagner le pouvoir national, c'était sortir du "purgatoire", pouvoir être traité autrement par le Préfet, s'émanciper du statut réducteur d'opposant permanent sans moyen en dehors du verbe.
Aujourd'hui, la situation est très différente. Pour les "barons locaux", le gateau existe et le pouvoir national serait la "cerise en plus". L'envie fait défaut. Difficile de se motiver dans ces conditions ...
François Bayrou est seul parce qu'il n'a plus d'élus locaux. Ségolène Royal s'isole parce que le PS a trop d'élus locaux. Sur des bases opposées, la rencontre se rapproche.