La CIA (Central Intelligence Agency) lance depuis quelques années diverses campagnes de promotion de ses activités en interne (Intellipedia, A-Space aujourd'hui) comme en externe (recrutement sur campus, développement de sites web, ouverture aux enfants...) afin de séduire les jeunes générations et de redorer son blason. Dernière innovation en date, la présence de l'agence sur Facebook, le réseau social du moment, utilisé officiellement à des fins de veille et de publicité. Beaucoup de communication effectivement, dont l'annonce du lancement de A-Space en décembre prochain semble être le point d'orgue.
Techniquement, c'est le bureau du Directeur de l'intelligence nationale (ODNI) qui pilote l'innovation, en se basant sur de nombreux outils web à destination des populations nomade que sont les agents secrets. Après une base de donnée et un service de partage de signets, voici que l'organisme lance A-Space, un outil particulièrement global permettant une mise en commun des ressources en renseignement au niveau national. Plus de frontières entre services, que ce soient mentales ou technologiques. Et une efficacité accrue.
A-Space disposera d'une messagerie Web et d'un programme pour coordonner les recherches, capable par exemple de conseiller à un analyste un document consulté par un autre, à la croisée de l'analyse comportementale et de techniques d'e-marketing courament appelées "cross-selling". Le coeur du système ressemblera à celui de MySpace ou de Facebook, basé sur des pages permettant à des analystes d'entrer en contact avec leurs homologues, que ce soit par interaction ou par commentaires.
L'intérêt de ces systèmes, au delà des propres échanges, est de tracer les comportements des utilisateurs clés à travers leurs productions de contenus, leurs commentaires ou encore leur participation à certains évènements. On commence à apercevoir un forme de main-mise du gouvernement sur ses agents : serait-ce le but caché ? Un outil social au service du contrôle des agents de l'Etat ?
Autre interrogation, la sécurité. Premier élément, la sécurité informatique. En communiquant à outrance sur l'ouverture du réseau, les services de renseignement américains risquent d'attirer tous les hackers de la planète vers leur service. Second élément, la sécurité informationnelle. Dédié aux agents, ceux-ci devront montrer patte blanche avant d'entrer dans le système. Néanmoins toute protection à ses limites, et les agents doublent représentent potentiellement un danger énorme pour le réseau. Les inquiétudes commencent à poindre
Que penser de cette communication à grande échelle ? Entre camapgne de promotion, recherche de retour sur investissement, brouillage de l'image très présente d'Al Qaida sur internet et politique sécuritaire, le mois de décembre prochain se promet d'être passionnant.
Communiqué de presse AFP
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