Je n'arrive pas à y croire. Ahmadinejad l'emportait avec 66% des voix contre Moussavi. Avec une participation de 70 % ? et une population très jeune ? Si ces chiffres devaient être confirmés, ce que je n'espère pas, c'est que les Iraniens sont gravement atteints. Il y a bien sûr notre point de vue d'Occidentaux sur la politique étrangère de l'Iran avec Ahmadinejad qui pourrait me pousser à dire cela, mais, en réalité, ce n'est pas l'objet de mon propos. Non, je trouve que ce n'est pas possible avec une situation économique aussi dégradée et une poussée du chômage, qui frappe sévèrement les jeunes, aussi forte. 25% d'inflation, presque 30% de chômage chez les jeunes, croissance des disparités et des inégalités et une économie tributaire du pétrole à plus de 80% !
Cela dit, comme il a signé des chèques à tire-larigot à chacun de ses déplacements pendant son mandat, il peut avoir une réputation d'homme qui agit quand on le sollicite. Il a certainement un soutien assez fort en milieu rural. En quatre ans, 20 millions de lettres de demande d'aide lui ont été remises et un service a été créé pour répondre à chacune d'elles et fidéliser l'électorat populaire. Voilà ce que je lis dans l'article d'un magazine canadien. Pas étonnant alors, qu'il dispose d'un énorme réservoir de voix. D'autres sources iraniennes évoquaient une victoire avec un peu plus de 50% des suffrages. Si c'est vrai, l'avenir est sombre, en Iran.
Si jamais les chiffres donnés ne sont pas faisandés, cela pose aussi la question de la fiabilité des informations que nous recevons sur l'Iran. Je lis Courrier International, le Diplo, plusieurs hebdos et partout je lis et j'entends que les Iraniens veulent soulever le couvercle.
Est-ce que nos journalistes franco-iraniens ne vivent pas finalement dans le milieu restreint des élites iraniennes pré-occidentalisées, et de ce fait, pas du tout au contact de la réalité du pays ? Par exemple, Le Monde titre un "tous hostiles à Ahmadinejad", mais les témoignages rendent compte d'une autre réalité.
Ce soir, chacun des deux principaux candidats revendiquent 60 à 65% des suffrages. On en saura sans doute plus dans les prochains jours.