A Bonn, toujours aucune avancée dans les « négociations climat » Greenpeace en appelle à un sursaut lors du sommet des chefs d’Etat de l’UE

Publié le 12 juin 2009 par Greenpeacefrance

Bonn, vendredi 12 juin – Au jour de la clôture des négociations des Nations Unies sur le climat à Bonn, qui n’ont abouti à aucun résultat significatif dans la préparation à un accord fort pour Copenhague, Greenpeace appelle les leaders qui se retrouveront lors du G8 dans 4 semaines à prendre leurs responsabilités.

Pour Karine Gavand, chargée de campagne climat pour Greenpeace France, « il est clair qu’un certain nombre de pays n’a absolument aucune intention de sauver la planète des impacts dévastateurs du dérèglement climatique. Les Etats-Unis, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, le Japon et le Canada agissent comme s’il n’y avait pas de crise climatique, et placent leurs propres intérêts avant l’urgence climatique ».
Les négociations à l’arrêt
Pour l’heure, la moyenne des objectifs fixés par les pays industrialisés se situe entre seulement entre -8 et -15% de réduction de leurs émissions par rapport aux niveaux de 1990. Hier le Japon a confirmé qu’il va seulement réduire de 8% ses émissions ; la Nouvelle-Zélande n’a encore pris aucun engagement ; les émissions du Canada vont très probablement augmenter ; l’Australie se refuse à agir si les autres ne le font pas ; et les Etats-Unis se placent derrière la majorité d’entre eux avec une réduction d’au maximum 4% de leurs émissions.

Pour se donner une seule chance de rester en deçà d’une augmentation de 2°C des températures, ces pays doivent s’engager à une réduction globale de leurs émissions de 40% d’ici à 2020, avant de les réduire à zéro d’ici à 2050. En l’état des choses, leurs objectifs nous conduiraient à une augmentation de 3°C, ou plus, avec un impact dévastateur pour le climat.

Alors que l’Union européenne pourrait jouer un rôle de leader, les ministres des finances européens ont montré cette semaine qu’eux non plus n’ont aucune intention de tendre la main aux pays les plus vulnérables face aux changements climatiques. Ils ont refusé une fois de plus de proposer des financements pour les aider à s’adapter au dérèglement du climat, à stopper la déforestation et à s’orienter vers une économie sobre en carbone.

« L’Europe doit faire un choix – va t’elle continuer à rester sur la ligne de touche et regarder les autres pays industrialisés ruiner nos espoirs d’un bon traité sur le climat ou va-t-elle se battre pour obtenir un vrai résultat ? », s’interrogeait Karine Gavand. « On ose espérer un signal fort lors du sommet européen des chefs d’Etat le jeudi 18 juin à Bruxelles », poursuit-elle.

« L’urgence climatique ne semble pas traité avec le même sérieux que l’a été la crise économique. Pourtant une augmentation de 3°C des températures mondiales verrait la disparition d’un tiers des espèces vivant sur notre planète, ainsi que presque l’ensemble des forêts tropicales d’Amazonie, et la fonte irréversible des glaces du Groenland et l’Antarctique Ouest », rappelle Karine Gavand.

Les négociateurs ont en main un traité « référence », celui réalisé par les ONG
Un groupe d’ONG, dont Greenpeace, présentait lundi soir à Bonn ce qui pourrait être le traité idéal à Copenhague. Issu d’un travail d’une année réalisé par les experts climat de près de 20 pays, ce traité de 160 pages est une grande première car c’est la première fois que des organisations et des experts issus de la société civile réalisent un tel travail, en tenant compte évidemment des contraintes des différentes pays, tout en les dépassant. Ce traité doit servir d’étalon pour les 192 pays qui négocient le futur accord.