Mon second livre, 'Gestion de fortune - traité de private banking' est parti
chez l'imprimeur la semaine dernière.
Publié sous la direction de Christian de Boissieu, en
272 p. et 3 parties, il fait le point sur ce métier après la crise.
Plan :
1/ qu'est-ce
qu'une fortune (et comment devient-on riche), comment attirer et garder
les clients.
2/ le métier de gestion, les produits, la fiscalité, la
transmission, les relations.
3/ le modèle d'affaire de la banque
privée, les risques et son avenir.
Le lecteur professionnel, étudiant, journaliste ou simplement curieux, pourra y trouver une description de ce que l'on appelle "une fortune", son attrait pour le métier bancaire et les nouvelles relations devenues indispensables après la crise financière.
L'essentiel du message (partie 3) consiste à montrer comment nous changeons de capitalisme. Cet outil économique incomparable (la recherche de l'efficacité maximum) ne va pas disparaître. Comme n'importe quel outil, il est utilisé bien ou mal selon qui le fait. Les expériences in vivo d'autres systèmes ont échoué, des phalanstères du XIXè au collectivisme socialiste de l'URSS ou au totalitarisme d'Etat fasciste. Peut-être existera-t-il un gouvernement mondial un jour qui se contentera d'administrer la gestion des ressources plutôt que de favoriser la production la plus efficace avec les ressources les moindre - mais nous en sommes loin.
Nous passons probablement du capitalisme anglo-saxon, orienté vers la seule rentabiliuté financière, au seul calculable - au capitalisme asiatique. Ce dernier intègre les relations humaines, à la fois celles des employés de l'entreprise (fidélisés) et des clients (dont le service est tout). Le vieux modèle européen (capitalisme rhénan) de la technique avant tout, du travail bien fait et du modèle d'ingénieur (fort prisé en Allemagne et en France) est condamné par ses coûts et par la rareté croissante des ressources. Sa gestion sociale est confiée à l'Etat-providence, qui arrive à bout de souffle.
Pour la banque, ce changement de capitalisme signifie un retour aux fondamentaux du métier : celui d'intermédiation, donc de service aux clients. Sans clients, pas de métiers bancaires. Finis donc les produits sophistiqués auxquels personne ne comprend rien, les gestions "chargées" en frais et commissions diverses, mal justifiées par un service réel. La banque reviendra à la gestion privée, moins "rentable" à court terme que les activités de marché, mais plus sûre à long terme et plus régulière. La gestion privée reviendra au socle de son métier spécifique : la relation humaine avec les clients qu'il s'agit de prospecter, de contenter et de conserver. Les profils exigés des recruteur ira vers ceux qui sont moins matheux et moins technocrates obéissants - et plus vers ceux qui ont le sens du contact, la rigueur de l'analyse et la vision large du métier. Il s'agit en effet de rendre un service sur-mesure, finis les supermarchés des OPCVM et des assurances où l'on trouvait de tout pour tous !
Dans les librairies dès le 22 juin, déjà en pré-commande sur les librairies en ligne.
Alain Sueur, Gestion de fortune - traité de private banking, collection dirigée par Christian de Boissieu, éd. SEFI, 272 pages
et toujours Alain Sueur, Les outils de la stratégie boursière, collection dirigée par Thami Kabbaj, éd. Eyrolles, 327 pages.