Le scénario d’une vaccination générale de la population n’est pas encore à l’ordre du jour, mais pourrait intervenir dès l’automne. Dans ce cas, comment les assurés des différents régimes seront traités ?
Malgré l’alerte pandémie déclenchée par l’OMS, la France maintient son niveau à un stade inférieur pour le moment. La vaccination massive, abordée dans les conférences de presse, pourrait avoir lieu cet automne, en fonction de l’évolution du virus.
« Beaucoup de critères entrent en ligne de compte pour décider de la vaccination. En premier lieu, la dangerosité du virus. S’il se révèle être dangereux pour la population, la vaccination massive est plus que probable, mais s’il n’est pas virulent, l’attitude des pouvoirs publics sera complètement différente » nous a expliqué un responsable de la communication de la direction générale de la Santé.
« Rien n’est décidé pour le moment, nous ne connaissons ni le coût, ni le nombre de vaccins nécessaires et encore moins les populations concernées » a confirmé à news-assurances.com le cabinet de Roselyne Bachelot.
Dans ce cas, la grippe A deviendrait une cause de santé publique. Ce serait le cas également si la propagation du virus devenait plus rapide, même si celle-ci est déjà à un stade avancée, comme le confiait Françoise Weber, directrice de l’Institut de veille sanitaire lors d’un point presse le 10 juin dernier. « La reproduction du virus est un peu plus forte que celui de la grippe saisonnière puisqu’il contamine en moyenne entre 1,6 et 2 personnes par cas, avec une rapidité d’environ 3 jours. »
Ces données tendent à penser qu’un plan de vaccination sera de toute façon organisé à l’automne. Dans ce cas, les assurés santé des mutuelles, assureurs et instituts de prévoyance peuvent légitimement se poser la question du coût à leur charge.
Chez Swiss Life, l’un des principaux assureurs santé en France, un responsable de la cellule de crise affirme qu’il « n’y a pas de sujet. Si l’Etat décide de vacciner la population, il prendra en charge 100% des dépenses », c’est-à-dire l’achat du vaccin, la consultation pour administrer les deux doses nécessaires à la protection des individus.
Côté assureurs, la décision paraît logique. « Vous vous rendez compte si les complémentaires devaient rembourser 20 à 30 millions de personnes, le poids financiers d’une telle mesure ? » nous confiait l’un d’entre eux.
Mais ce n’est pas aussi simple pour la direction générale de la Santé.
« Si des populations sont plus sensibles que d’autres au virus et doivent impérativement être vaccinées, l’Etat prendra tout en charge. Mais une population plus résistante, affectée avec seulement quelques jours de fièvre, ne serait pas forcément incluse dans le plan de vaccination. Et là, chaque cas se règlera individuellement. »
Face à la prudence des pouvoirs publics, on imagine que le sujet est en cours de débat entre les différents acteurs. Dès lors, il faudra attendre patiemment les comptes-rendus des différentes études sur le virus H1N1 pour en savoir plus sur les mesures prises.