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Tenir parole

Publié le 12 juin 2009 par Majic

Tenir parole !


En Kabylie un adage dit : « Si l’animal s’enlace par le cou, l’être humain l’est par sa langue ». L’homme doit respecter ses promesses et se doit d’honorer ses engagements en toutes circonstances ou alors ne doit pas s’engager.


Arezki  L’Aurès  est un officier de l’ALN en Kabylie durant la guerre d’indépendance, une statue lui a été érigée près de la rivière Amassine et on lui prête cette anecdote :

TENIR PAROLE

Un rendez-vous important doit réunir les cadres militaires dispersés avec leurs compagnies dans la région et Arezki l’Aurès entreprend de rejoindre avec son groupe à la faveur de la tombée de la nuit l’endroit prévu pour la réunion. Il devait traverser une rivière « l’Amassine » et monter tout droit vers les montagnes.
Cependant, ses éclaireurs lui signalent la présence d’une importante colonie de soldats français qui ont choisi justement de stationner près de la rivière pour y faire une halte. Il réfléchit vite : il peut très bien contourner le convoi militaire et là un problème de taille se dessinait, il craint de ne pas être à l’heure au rendez-vous car le chemin est beaucoup plus long et il risque alors d’être taxé de fourbe, de faux-frère, de judas.

La solution pour lui n’est donc ni plus ni moins que de tenter de forcer le passage sachant qu’il pouvait compter sur l’effet de surprise et la fatigue des militaires du convoi français.

...........
C’est ce qu’il fit !

...........
Son groupe, pourtant, fut accroché par un feu nourri au moment où il traversa la rivière. Résultat : quelques blessés parmi les siens mais son groupe s’en tira quand même à bon compte !

Attablé autour d’un couscous, avant l’exposition des points de l’ordre du jour de la réunion, Arezki l’Aurès raconta son accrochage.

L’assemblée étonnée par la décision prise de risquer sa vie et celle de ses compagnons d’armes lui reprocha de ne pas avoir tout simplement contourné le danger…

Il répondit avec fermeté :
"Nous nous devions d’être au rendez-vous !"

………


Tout près de nous, Fadéla accorda un rendez-vous à un autre Arezki, pas un foudre de guerre celui-là. Le rendez-vous devait se tenir devant une pâtisserie-confiserie de V’gayeth, Bejaia, et voilà notre Arezki qui se tint devant l’entrée du local commercial, bien en vue, au milieu de la vitrine dans le but évident de se faire tout de suite repérer par Fadéla.

TENIR PAROLE

Un quart d'heure est déjà passé depuis qu’il est là à attendre sa dulcinée et pas encore de Fadéla.

Il entra dans le magasin et prit, façon de tuer le temps, une part de pizza au fromage et un jus d’orange bien frais car il commençait à faire chaud déjà ce matin-là.
La chaleur naturelle et celle provoquée par l’importance du rendez-vous faisaient monter la tension artérielle et même autre chose chez notre bonhomme.

Le cerveau d’Arezki était submergé par l’extase provoquée par le projet d’accomplir tant de belles choses avec Fadéla. C’est le bien–être, l’euphorie, la félicité et l’ivresse !

Un autre quart d’heure passa et toujours pas de Fadéla !
Arezki essaya de l’appeler vers son portable et là on lui expliqua que le portable en question était éteint !
Il entra dans la pâtisserie-confiserie et prit une autre pizza aux olives cette fois ! Il ressortit et scruta les alentours : toujours pas de Fadéla.
Angoisse, inquiétude, anxiété, remise en cause, château de cartes !


Deux heures après, inexplicablement Fadéla n’est pas venue!
Arezki aura consommé nerveusement au moins une trentaine de pizzas, mille-feuilles et autres jus de fruits !


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