Salut, les gnomes ventrus (si je peux ma permettre)
Parmi les tâches inhérentes à la popote domestique, il en est une qui nous botte particulièrement: l’écossage des petits pois. Parfaitement. C’est que, voyez-vous, au bout de la trentième gousse, la technique s’affine; le tempo se stabilise; les doigts bossent seuls. Et jaillissent en cascade les mignons pois verts de leur fourreau. Pof, pof, pof.
L’écosseur peut alors rêvasser pépère. A quoi? Ben, par exemple, à la tête de Cohn le soir des élections. Ou à l’hypothétique existence d’un Être Supérieur Barbu, là-haut, à dada sur un cumulus. Ou au derrière riant de la cousine Marguerite, entraperçue sous la douche par une chaude après-midi de juillet 1972 (Marguerite, si tu m’entends, j’étais caché dans la panière à linge sale, me pardonneras-tu un jour?).
Voilà donc un exercice méditatif, quasi psychanalytique même, qui peut, en outre, préluder l’élaboration d’une élémentaire mais mirobolante salade de petits pois au chèvre frais et estragon.
Ecossez (voir ci-dessus) et pochez les petits pois quelques minutes dans une eau frémissante autant que salée. Rafraîchissez aussitôt sous l’eau froide.
Préparez une vinaigrette musculeuse au vinaigre de cidre et huile d’olive.
Emiettez le chèvre frais, en y glissant quelques pétales d’un chèvre plus affiné.
Emincez un oignon frais et une botte d’estragon.
Puis touillez le tout avec douceur mais fermeté (n’importe quoi). Voilà tout. Chouette salade.
Plus frais, tu t’enrhumes.
Tchou