Le musée du Louvre a conclu un partenariat avec le musée national de Sanaa
au Yemen qui permet au musée Yéménite de bénéficier de compétences en matière de restauration d’œuvres d’art. En contrepartie les œuvres une fois restaurées sont exposées pour quelques
mois au Louvre.
Il y a deux ans (comme le temps passe) je vous parlais de « l’homme de bronze » exposé après restauration au Département des antiquités orientales. Cette fois il s’agit de deux statues de lions en bronze acquises par le musée de Sanaa auprès d’un collectionneur. Les pièces très abîmées ont bénéficié de la compétence des équipes du Louvre, à cette occasion deux stagiaires yéménites ont suivi une formation de restaurateurs.
La première pièce était une offrande faite par une femme à une divinité locale au Ier siècle avant notre ère, la seconde a été découverte en 1996 par des archéologues dans un sanctuaire fortifié probablement détruit par un incendie au IIIe siècle après JC.
Les photos que j’ai prises vous montrent ces deux pièces désormais en bonne état, la documentation qui les accompagne précise que celle de la seconde photo était corrodée et même en « petits morceaux ». On peut donc admirer le tour de force des restaurateurs qui offrent une nouvelle vie à ces pièces.
Un texte figure sous le lion qui était une offrande, le cartel du musée nous montre l’inscription rédigée
dans l’écriture pratiquée à cette époque dans le sud de la péninsule arabique.
Selon la traduction nous apprenons notamment que « Sab’ fille de Sakir’ (…) a offert à dât-Sanat les prémices de son pâturage et elle a confié à dât-Sanat sa personne, ses facultés et ses enfants (…) et tous leurs enfants, leurs possessions ». Cette offrande faite à la divinité était un moyen d’attirer la protection de celle-ci sur sa famille et ses biens.