A lire pour tenter de comprendre un peu, au-delà des menées bellicistes d’ordre ethnique ou religieux, l'une des clés du problème : la nécessaire maîtrise des ressources en eau qui explique en partie le si complexe découpage des "territoires".
Cet ouvrage, publié dans le cadre du GIPRI (Geneva International Peace Research Institute, nommé Messager de la Paix par l’ONU en 1988 et doté du statut consultatif auprès du Conseil Economique et Social des Nations Unies) est le fruit d’une session de recherches sur les racines du conflit au Proche-Orient, axées sur la problématique de l’eau. Il constitue une analyse précise des enjeux qui imposent aux deux peuples une coopération jamais interrompue, même au plus fort des actions armées.
Les baisses de précipitations, l’augmentation de la pollution et la surexploitation des ressources donnent toutefois au problème une acuité sans précédent.
Israël est tenu de fournir des quantités précises à ses voisins, dont la Jordanie, mais, sauf pendant la brève période Rabin, la gestion des ressources n’a jamais été vraiment orientée de manière conjointe. Les perspectives dessinées par cet ouvrage sont très sombres, sachant que l’existence même de l’Etat Hebreu dépend de cet apport vital et que même les "colombes" ne céderont rien à ce sujet en ce qui concerne l’approvisionnement. Pourtant, si la ressource peut faire l’objet de conflits d’appropriation, la gestion de sa qualité devra nécessairement être l’objet d’une coopération.
La seconde partie de l’ouvrage évalue les multiples projets de coopération en cours. Laurent Calligé constate : "L’accord dit de Genève de 2003 n’a pas réussi à aboutir sur le volet "eau". Il est symptomatique qu’il se soit trouvé des interlocuteurs des deux camps pour se mettre d’accord sur les frontières redessinées, mais pas sur le partage des ressources hydriques."
"De l’eau et de la paix
Conflit et coopération Israélo-palestiniens"
Sous la direction de Laurent Calligé
Edité par L’Harmattan, hors série du GIPRI
ISBN 978-2-296-06101-9