Quel que soit le différent qui oppose les autorités aux populations autochtones, le dialogue est en démocratie la règle qui s’impose à tous, représentants de la force publique comme opposants organisés.
La Commission interaméricaine des droits de l’homme de l’OEA, l’Organisation des États Américains, a condamné la violence, appelé au respect du droit et au dialogue pour trouver une solution au différend.
Le Parti nationaliste (opposition) avait réclamé l’abrogation pure et simple du décret “désormais tâché de sang” et un dialogue repris à zéro avec les indigènes. Il a occupé l’hémicyle en protestation après le vote.
Le décret forestier est l’un de six textes promulgués en 2007-08 par le gouvernement de centre-droit d’Alan Garcia, et rejetés par la minorité indienne d’Amazonie (près d’un demi-million répartis sur 65 ethnies), aujourd’hui en crise ouverte avec l’Etat.
Les indigènes jugent ces textes trop souples avec les grands projets d’exploitation minière, forestière et hydrique de l’Amazonie péruvienne (60% du pays), et manquant au devoir de concertation des peuples autochtones, prévu par un texte de 1989 de l’Organisation internationale du travail (OIT).
Dans une déclaration de défi, à l’heure où le Parlement s’apprêtait à son geste de conciliation, Alan Garcia s’est dit convaincu que “80% des Péruviens appuient la légalité et leur destin de développement, et ne vont pas emprunter le chemin du retour vers l’âge de pierre”.
Ceux-ci, sur le terrain, avaient d’avance rejeté l’idée d’une suspension “temporaire” du décret.
“Nous exigeons l’abrogation immédiate des décrets“, a déclaré à l’AFP Segundo Pizango, un “apu” (chef coutumier), sur un barrage routier tenu par des indiens à Yurimaguas (900 km au nord-est de Lima).
Le Parlement péruvien a engagé une procédure exceptionnelle de médiation soutenue par l’ensemble des groupes parlementaires.
Le Parti socialiste condamne les violences. Il souhaite que les représentants du suffrage universel trouvent rapidement la voie permettant de rétablir la paix civile et le dialogue.
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