Stephenie Meyer et ses vampires plus virulents et insidieux que la grippe porcine, la variole et autres maux bien contemporains ? En tout cas, elle se propage avec la fulgurance du net et se transmet comme qui rigole. Et si la maladie ne s'est pas encore révélée fatale, bien évidemment, aucun remède n'existe.
Avec plus de 42 millions d'exemplaires vendus dans le monde, un film et bientôt trois autres, la relation de cette jeune fille avec un vampire végétarien - de presque 100 ans son aîné... - rend au mythe du vampire toute son actualité. Loin des Buffy, définitivement, Twilight poursuit sa quête et sa soif de sang.
Pour simple exemple : les sujets même les plus inintéressants (comme celui que vous êtes en train de lire) sur Twilight génèrent dans nos colonnes de véritables incendies de commentaires. Oublie-t-on avec ce livre ce qu'est un vampire ? Leur a-t-elle donné un visage si humain qu'on en occulte les monstres qu'ils incarnent ? Pire : si le mythe de Roméo et Juliette sous-tend toute la saga, Meyer n'a-t-elle finalement pas réussi à écaniner les vampires de demain, comme l'on émasculerait un trouble-fête ?
Le glamour, le romantisme, les beaux sentiments - mièvres un brin, quand même - sont autant de choses qui façonnent de nouvelles créatures de la nuit. Et loin d'acheter des gousses d'ail et des crucifix, les jeunes filles aujourd'hui rêvent d'un ténébreux jeune homme qui renierait sa nature pour elles.
Détruire la jeunesse mondiale, on l'ignore, mais redéfinir durablement le vampire, c'est certain...