Douloureuse imposture

Publié le 11 mars 2009 par Majic


INFIDELITE

 

Darwin affirmait que « les femmes étaient naturellement réservées et monogames, les hommes avides et polygames » Et de nos jours alors ?

L’affaiblissement des références morales et religieuses, la recherche égoïste du bonheur individuel et du plaisir immédiat et d’autres facteurs encore sont de nos jours l’explication à l’infidélité.
Selon certaines statistiques, « l’infidélité serait pareillement partagée chez les hommes et chez les femmes. Aux États-Unis, 70 % des femmes ayant plus de cinq ans de mariage déclarent avoir été infidèles au moins une fois. Les hommes sont au même niveau : 72 % »

Malgré cela, il faut reconnaître que les femmes sont plus résistantes à ce phénomène.

D’après une étude réalisée en Allemagne, « sur 60 personnes âgées de 56 à 59 ans mortes d’un arrêt cardiaque pendant leurs ébats, la moitié n’était pas en compagnie de leur légitime. Et parmi ces victimes de l’adultère, il n’y avait que quatre femmes ! »

Et on y va gaiement !

De nos jours il y a même des gens qui banalisent l’infidélité et qui donnent des conseils et des modes opératoires appropriés.

Un grand psychiatre et thérapeute familial enseigne : je cite
"Vous pouvez y aller mais avec discrétion pour ne pas faire souffrir l’autre. Cependant, lorsque l’autre a des doutes, il est préférable de reconnaître les faits pour éviter une dissimulation destructrice pour la personne trompée."

Alors les femmes et les hommes y trouvent leur compte pour retrouver toute la magie du cœur qui bat,
des rendez-vous improbables, de l’émerveillement des premières fois bref pour revivre ses vingt ans tout en sachant quand même que cela est injuste vis-à-vis de l’autre !

Le plus dur et le plus pénible, c’est la blessure de l’autre et parfois le remords de l’infidèle.

Ces généralités décrites, revenons à mon histoire du jour

 DOULOUREUSE IMPOSTURE !

Ouali a tout juste trente huit ans, il est très malade.

Que la vie parfois est cruelle ! Il a écopé d’une tumeur au cerveau et il sait que cela ne pardonne pas ! Courageux quand même, philosophe, il a confiance en la médecine actuelle ! Je guérirai ne cesse-t-il de se répéter ! Et de citer l’exemple de untel ou de tel autre parmi les chanceux qui ont pu s’en sortir.

Sa femme, la belle Djouher, a cinq ans de moins que lui. Ils se sont mariés voilà bientôt quatre ans et n’ont pu avoir d’enfants. Ils ont su par la suite que cette infertilité incombe à la maladie de Ouali qui ne s’est pas rendu compte de son état à temps. Djouher est toute dévouée, prévenante et attentionnée envers son mari, surtout depuis le constat officiel de la maladie.

Cependant, coté relation sexuelles, entre les deux ce n’est pas vraiment le Pérou car depuis déjà leur nuit de noces, rien ne va ! Depuis leur mariage, Ouali semblait fuir un peu sa femme qui a de l’estime pour lui dans tous les domaines de leur vie commune sauf lorsqu’il s’agit de ce sujet là. Cet état de suspicion à peine dissimilée dura ainsi jusqu’au jour où la vérité éclata au grand jour : Ouali devenait de plus en plus impuissant et la maladie qui le rongeait aggravait davantage la situation !

Depuis, Djouher mit un frein à tous ses espoirs de voir un jour son mari reprendre le dessus et redevenir cet animal en rut qu’elle avait connu avant. Le problème entre eux deux, durant toute cette période et jusqu’à tout récemment, c’est qu’ils ont fait l’erreur de ne jamais discuter de ce sujet franchement et de mettre un terme à leur divergence latente qu’ils ont escamoté volontairement, la maladie de Ouali prenant peu à peu le dessus.

Le monstre rongeait de plus en plus le pauvre corps de Ouali et l’un a près l’autre ses membres commencèrent à ne plus répondre. Il devient de plus en plus dépendant et bientôt c’est toute la machine qui s’arrêta net ! Les premiers temps, Djouher ne voulut pas croire qu’on en est arrivé là et lutta tant bien que mal pour que la loque sans énergie qu’était désormais devenu son mari soit au moins dans un état propre. Mais peu à peu la routine prit le dessus et à plusieurs reprises le malade fit dans son froc et resta ainsi des heures durant !

Ouali se rendait compte de tout ce qui se passait autour de lui malgré son état, il comprenait tout, voyait tout et était conscient de la situation mais ne pouvait plus prononcer mot pour dire sa souffrance, ses inquiétudes, ses désirs ! Ses yeux étaient désormais les seuls segments de la machine qu’il pouvait utiliser pour s’exprimer mais même Djouher ne comprenait rien ces mouvements circulaires et affolés des yeux de Ouali.

Bientôt, Ouali devenait de plus en plus lourd et Djouher ne pouvait plus le soulever toute seule pour lui nettoyer les parties intimes.

Alors elle fit naturellement appel au jeune frère de son mari pour l’aider dans sa tache. Le jeune frère (26 ans) faisant fi du tabou qui aurait pu se créer se dévoua lui aussi à la tache.

Cela peut bien paraître aberrant alors que d’autres solutions existent (cliniques spécialisées ou services d’accompagnement à domicile) mais voilà que les deux proches se mettent à nettoyer à qui mieux mieux les bijoux de famille de Ouali sans complexe aucun ! La complicité s’installa entre Djouher et le frère de son mari et cette entente la devint même un moyen de détendre l’atmosphère puis une occasion de faire reculer la chagrin et la monotonie et enfin de permettre carrément de rire.

Cette harmonie entre le jeune homme et la femme, alla, sous les yeux même de Ouali à une connivence intime qui devint peu à peu de l’amour déclaré sans tenir compte de la souffrance de Ouali qui devina bien que sa femme cédait à la tentation.

-Trahison ! clamait-il à ceux qui ne l’entendaient point !

-Toi ma femme pour qui j’avais tant de respect et pour qui je souhaitais monts et merveilles !

-Toi mon frère que j’ai éduqué et pour qui je réservais les meilleures fantaisies et les meilleures gourmandises !  

Vous deux qui étiez dans mon cœur, vous perdez toute notion d’humanisme de morale, de sagesse, d’éthique et de raisonnement.

Vous pensez que je ne me rends compte de rien ? Non je vois vos simagrées et vos gestes furtifs puis vos intentions déclarées, attendez au moins que je meurs !

Oui, je vais mourir mais pas de cancer mais de vous deux !

Peut-être aurez-vous à rendre compte quelque part et peut-être aurez vous à subir à votre tour les affres de mon impuissance à vous démasquer !

…………

Quelques mois après l’enterrement de son mari, Djouher, n’arrive toujours pas à faire son deuil et à essuyer ses larmes !!!  

ADOUR ABDELMADJID