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Prendre de la place

Publié le 11 juin 2009 par Omelette Seizeoeufs

Nicolas J. m'a dit qu'il fallait que j'écrive des billets, même si je n'ai plus le temps. Comme il est désormais le 24e blogueur européen, je suis obligé d'obéir. Je fais ce que je peux. Mais il y a aura sans doute moins de liens et de citations que d'habitude. À tous ceux qui me disent que bloguer ne prend pas de temps si on a envie de bloguer, je réponds : oui, mais il faut quand même se tenir au courant de l'actualité pour faire un blog politique. Mille pardons d'avance si je dis des bêtises...

Le PS se prend une veste. Un score largement inférieur à celui de Ségolène Royal au premier tour en 2007, malgré un MouDem en baisse de régime. Sans surprise, tant la configuration (j'allais dire "actuelle"...) du PS est le résultat de la concurrence interne pour la maîtrise de l'appareil, ce qui a abouti à des synthèses qui ne sont même plus molles avec des conséquences immédiates en termes de lisibilité politique, en termes de qualité du discours politique. Malheureusement, il ne suffit pas de mettre le mot "solidarité" dans une phrase sur deux pour avoir l'air de vouloir faire quelque chose.

J'ai l'air amer ? Leerdammer ? Oui, je le suis. Et pas seulement à cause de Reims 2008. Chaque jour un peu plus, le PS se révele une machine, un appareil, un machin, un truc. Un organisme qui gère et qui produit des gestionnaires. Que gère-t-il ? Il gère sa position de "principal parti de gauche", ou "principal parti d'opposition". Le PS occupe une place sur l'échiquier politique, et si je me suis toujours considéré sympathisant socialiste, c'est avant tout par pragmatisme, le PS étant le parti pouvant vraiment battre la droite, pouvant vraiment occuper le pouvoir.

Les élections européennes ont montré qu'une bonne partie de ce fameux "peuple de gauche" est prêt à lâcher le PS dès qu'une alternative crédible se présente. Le succès de Bayrou en 2007 relève finalement du même phénomène. Une partie importante des électeurs de gauche préfèrent voter pour n'importe quoi d'autre qui n'est pas à droite. D'ailleurs, Lionel Jospin avait déjà mis cette réaction au goût du jour en 2002...

Ce que je retire de ce 16%, c'est que la seule force (du moins sur le plan national) du Parti Socialiste, son seul intérêt, c'est d'occuper un emplacement de choix. L'occuper. Ils sont bien là. Mission accomplie. Il n'y aura pas de PS bis.

C'est dommage de voir que ça se résume à si peu d'ambition. Car des gens avec un projet, une vision de la société pour le XXIe siècle pourraient sans doute se servir de cet emplacement pour faire quelque chose d'utile. Il serait permis d'imaginer qu'avec l'importance que l'on accorde au PS, avec son influence et son pouvoir bien réels, malgré tout, avec toutes les voix d'électeurs qu'il a reçus, qu'il y aurait une certaine responsabilité. Si je continue à taper là, je vais finir par parler d'une culture du résultat. C'est grave.

C'est grave, mais la solution a déjà été trouvée. Il suffit de rénover. En profondeur. Pour de vrai. Les cris à la rénovation n'ont servi jusqu'à présent qu'à étouffer les envies de changement. "La rénovation? On s'en occupe." Rénover pour être sûrs que rien ne bouge, pour contenir les changements. Étouffer avec une commission. Gérer les volontés de changement. Ce sont des bons gestionnaires, après tout.


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