Dimanche dernier, le PS a pris une claque monumentale aux élections européennes. Elle était méritée, attendue et logique. Une défaite comme le symbole criant de tout ce que le PS est devenu. A savoir : un parti inaudible, sclérosé, dévasté par des petites chapelles au sein desquelles l’intérêt individuel prime plus que l’intérêt collectif, et enfin un parti complètement déconnecté du réel.
Ne parlons pas de cette campagne européenne « introuvable » symbolisée par un bulletin de vote introuvable, lui aussi, qui était non distinguable des autres comme si ceux qui l’avaient conçu avait tellement honte de la campagne socialiste qu’ils ne souhaitaient pas que l’on vote pour eux.
Marrant, j’ai déjà l’impression d’avoir écrit ces lignes sur ce blog en 2005, 2006, 2007 et 2008. Tous les reproches que l’ont peu faire aujourd’hui au Parti socialiste sont en germe depuis 2002 et jamais –par aucun des leaders - les problèmes ont été pris à bras le corps. Résultat : le PS est aujourd’hui menacé de mort et les appels « religieux » à la nécessaire refondation du parti, au besoin de changement, ou que sais-je encore sonnent encore plus creux qu’une messe en latin !
Nous ne pouvons plus croire ces leaders qui chaque soir de défaite font la promesse que cette fois-ci nous ne les y reprendrons plus et qu’ils feront tout pour éviter
la division. Pourquoi ? Tout simplement parce que s’ils croyaient vraiment à ces mots creux nous n’aurions pas assisté au spectacle lamentable de Reims, par exemple. Aussi lamentable que fut celui du Mans en 2005 ou celui donné pendant la campagne présidentielle de 2007.
Ce parti a renoncé à tout ce qui faisait son identité. Et plus particulièrement à ce qui doit être, à mon sens, l’un des rôles majeurs du PS, celui de donner un sens à nos aspirations collectives et de défendre les valeurs républicaines. Sarkozy les met à mal et le PS se tait. De même, les socialistes ont renoncé à se saisir réellement de la question sociale. Et surtout, a renoncé à faire de la politique, c’est-à-dire imaginer ce que pourrait être le vivre ensemble idéal. Que nous a donné à imaginer le PS depuis 15 ans ? Rien. Ne cherchons pas plus loin. Le succès d’Europe Ecologie est dû pour une très large part à l’Europe que Dany Cohn-Bendit et ses acolytes ont donné à imaginer aux gens.
En même temps, on ne peut pas imaginer si on ne pense plus et que l’on est loin, très loin du monde du savoir. De ceux qui réfléchissent sur la société et ces lignes les plus profondes. De même comment donner à imaginer quand toutes les forces vives du PS sont tournées vers un seul but : placer quelqu’un de son courant ?
Vraiment, je n’ai plus envie de vous croire quand vous promettez que vous allez changer. Plus envie de vous croire non plus quand vous créer des comités des sages dont chacun sait qu’ils ne servent à rien. Plus envie de vous croire non plus quand vous nous expliquez qu’il faut changer de nom. Quand les Verts ou pire Bayrou vous devanceront aux élections, il sera trop tard. Le PS est en mort clinique, il sera alors définitivement mort.
Peut-être faut-il accepter de mourir pour réapprendre à vivre et à faire de la politique différemment ? Ou peut-être faut-il tout simplement rassembler tout ce qui est épars au PS et à gauche et bâtir de nouveau ?
Si, le PS ne fait pas ça aujourd’hui, alors les défaites électorales seront encore plus cruelles et cette belle idée de socialisme ne sera plus.
Depuis 2002, les socialistes sont fidèles à la maxime la plus célèbre de l’immobilisme : « Il faut que tout change pour que tout reste pareil » écrivait Tommasi di Lampedusa dans le Guépard. En s’agitant, les leaders font mine de changer. Le problème c’est qu’ils deviennent pires…