Que restera-t-il de la part de marché de Windows Mobile dans les Smartphones lors du lancement de sa très attendue version 7, fin 2010 ? Je sais, c’est un peu provoc’ comme question. D’autant plus que, si l’on en croît Gartner, Windows Mobile se porte mieux que Symbian. Au dernier trimestre 2008, ce dernier a vu ses ventes reculer de près de 22 % sur un an, contre une progression de 7,8 % pour Windows Mobile. Une croissance néanmoins très en retrait par rapport à celles de RIM (+84,9 %), de Mac OS X (+111,6 %) ou encore de Linux (+19,4 %).
Le Moscone Center West en pleine préparation pour la WWDC.
Mais, la semaine dernière, de passage à San Francisco pour le salon JavaOne, j’ai de nouveau évoqué l’incontournable marché des Smartphones avec quelques confrères et autres constructeurs de terminaux mobiles alors que le centre de conférence Moscone de la ville se préparait déjà pour la conférence développeurs d’Apple, la WWDC, qui s’y tient actuellement.
Et le bilan de ces échanges n’a rien de brillant. Souvent, tout partait de cette question : « et le Palm Pré, peut-il faire de l’ombre à l’iPhone ? » Le Pré, Palm l’a lancé le week-end dernier de l’autre côté de l’Atlantique. Avec l’ambition de se (re)faire une place sur le marché des Smartphones et de leurs OS. Très franchement, je ne sais pas. Mais je relève que cette question accorde implicitement une position de leader à l’iPhone : on ne demande pas si le Pré fera du tort à Windows Mobile ou à Symbian. Un peu comme si, pour ces deux-là, le tort était déjà fait. Par d’autres, l’iPhone et Android (qui comptait, selon Gartner, pour environ 20 % des ventes de mobiles Linux au dernier trimestre 2008) en l’occurrence.
Les constructeurs de Smartphones, de leur côté, et certains asiatiques en particulier, s’acharnent sur Windows Mobile 6.1. Et de multiplier les efforts de développement de surcouches logicielles pour rendre l’OS de Microsoft moins vieillot, plus sexy, voire tout simplement plus utilisable. Car, en coulisses, beaucoup le reconnaissent, lorsqu’un journaliste s’avère critique face au tout dernier prototype qu’on lui présente : « ben oui, c’est Windows Mobile… et ce n’est qu’une surcouche logicielle. » Et certains d’esquisser un regard approbateur à la remarque sans concession : « je ne comprends toujours pas pourquoi vous ne vous engouffrez pas plus fortement dans la brèche ouverte par Android. » Eux non plus ne semblent pas vraiment comprendre.
Certes, si l’on en croît Gartner, les surcouches de Samsung, pour son Omnia, et de HTC, semblent plutôt séduire, au moins au moment de l’achat – le cabinet attribue d’ailleurs largement à ces deux constructeurs la progression séquentielle des ventes de terminaux Windows Mobile au cours des trois derniers mois de 2008. Et, bien sûr, Windows Mobile a ses niches, professionnelles notamment. Mais pour combien de temps ? Assez pour se renouveler et résister à la pression de l’iPhone, des Blackberry - dont la croissance s’est accessoirement déjà faite, par le passé, au détriment des terminaux Windows Mobile… -, des appareils Android, ou encore du Pré ?