Parmi les « grosses sorties » de la semaine précédente, le blockbuster hollywoodien « Terminator Renaissance ». Les amateurs de cascades, explosions, effets spéciaux apprécieront. Car il y en a beaucoup des cascades, explosions, effets spéciaux… Beaucoup, beaucoup… Certes, réalisées avec brio mais au détriment du fond et d’un scénario léger et basique ou les hommes sont viriles jusqu‘à la caricature. Apparaissent de temps à autres, comme de courtes respirations, des scènes empreintes de morale et sentimentalisme appuyés et très cul-cul, filmés avec kitsch. C’est d’autant plus dommage qu’il y avait une matière formidable dans le pitch de départ avec ce robot venu du passé et la rencontre entre John Connor et son père. On en retiendra surtout que Christian Bale est définitivement l’un des hommes les plus sexuellement attirants du cinéma U.S.
A côté, LE scandale du festival de Cannes : « Antichrist ».
Plutôt que d’un film réellement scandaleux, on assiste à un pétard mouillé. Charlotte Gainsbourg, prix d’interprétation à Cannes, y joue une femme nymphomane qui sombre dans la folie après la mort de son jeune fils. Son mari (Willem Dafoe) est psy et va tenter de l’aider à surmonter sa souffrance. Fichtre, quelle idée ! Il aurait mieux fait de la laisser à l’hosto !
Composé en 4 actes et visuellement magnifique, le film perd son spectateur lors de
Des 3 premiers qui se trainent comme un épisode de Derrick. Surtout faute de faire comprendre quel est véritablement le but de l’œuvre. Car, si le film ne choque pas vraiment (les coups de la castration ou de l’automutilation, on a déjà vu ça ailleurs), il agace par l’incompréhension qu’il engendre.
Il n’apparait qu’une banale histoire de folie dans laquelle les acteurs ont beau se donner corps et âmes (et surtout corps) parsemées de réflexions opaques qui ont sans doute été fort utiles au réalisateur mais nous laisse sur carreau.
Séances de rattrapage pour « Je l’aimais » de Zabou Breitman. Après un joli « Se souvenir des belles choses », elle continue sur la lancée de son deuxième film, « L’homme de sa vie ». C’est-à-dire, dans le maniéré et poseur, ultra prétentieux, avec des effets de mise en scène totalement inutiles. En ajoutant à cela que le film est tiré d’un roman d’Anna Gavalda, dont le succès m’échappe totalement, et que le scénario ne bénéficie pas, loin s’en fout, d’un travail de refonte qu’avait brillamment effectué Claude berri pour « Ensemble c’est tout ». Ici, on retrouve des personnages plutôt antipathiques, une image des femmes soumises et rampantes devant leur amour bien négative, et les dialogues répétitifs et d’une platitude sans nom, marque de la romancière. 0 pointé.
On se console avec le très joli « Villa amalia » de Benoit Jacquot, l’histoire d’une pianiste qui, après découvert que son compagnon la trompe, décide de disparaitre. Elle stoppe sa carrière, revend appartement, voiture, piano et part à l’étranger. Elle, c’est Isabelle Huppert et ce qu’elle accomplit dans ce film est prodigieux. Doté d’un phrasé d’une douceur nouvelle, elle exprime la quintessence de son personnage uniquement par sa présence et son corps. A ses côtés, on retrouve avec bonheur Jean-Hugues Anglade; beaucoup trop rare.
Enchainement sur l’ultra-classique « Coco avant Chanel » d’Anne Fontaine. Chapitre d’une biopic évoquant la jeunesse de la Dame, le film reste juste d’honnête qualité, joliment filmé mais de façon un peu trop consensuelle, plutôt bien écrit mais sans emphase non plus, bref, il manque à cette Coco l’audace qui caractérisait le personnage pour en faire une véritable belle œuvre.
C’est du côté de l’interprétation que l’on pioche notre plus grand plaisir.
Audrey Tautou a l’espièglerie et la sécheresse requises mais l’actrice a déjà des « tics » et tombe parfois dans le piège du jeu trop voyant. C’est quand (bien plus souvent heureusement) elle s’oublie totalement qu’elle émerveille.
Autour d’elle, Benoit Poelvoorde, dont on a déjà loué la performance partout ailleurs, est effectivement parfait et Emmanuelle Devos sublime.
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