Inutile de gloser sur la mort du PS, comme le font tant de commentateurs ce matin. Cette mort, je n'y crois pas et je ne la souhaite pas. Certes, François Loncle a déclaré qu'il voulait " tuer Martin et qu'il avait un plan. " Mais son plan a lamentablement échoué sur la défaite électorale aux municipales de Louviers et à la CASE. Moi, je ne veux tuer personne.
Le PS reste, de loin, le plus puissant parti de gauche. Aucune victoire de la gauche n'est possible sans lui. Il est composé de militants sincères et souvent de grande valeur. Ce n'est pas sa mort mais sa renaissance que je souhaite.
Une renaissance qui permette enfin de sortir du ressassement des vieilles recettes, démonétisées dans le monde moderne, l'élaboration d'un projet neuf et surtout crédible face à une opinion et des électeurs qui désertent les urnes et la gauche.
Une renaissance qui permettrait, enfin, une alliance féconde avec les alliés politiques naturels du PS : les Verts, les radicaux de gauche. Une renaissance qui permettrait de nouer le dialogue avec le Modem, tant il est évident que le succès à l'élection présidentielle passe par un large rassemblement républicain contre l'UMP.
La panne de gouvernail du Queen Martine n'est pas réparable
Je constate que les discours des commentateurs et les critiques internes du PS reprennent ce que j'avais écrit clairement ici : actuellement, le PS ne veut pas gagner l'élection présidentielle, considérant qu'il se contentera d'un partage du pouvoir : à la droite la France, l'Europe et le monde. A la gauche, les régions et les départements.
La seule stratégie est de sauver l'appareil du parti et ses féodaux, par une unité de façade. C'est pourquoi au congrès de Reims, une alliance hétéroclite, rassemblant aile gauche et aile droite, vieux burgraves et jeunes loups, fossoyeurs de l'Europe et héritiers de Delors a tout fait pour empêcher la prise de pouvoir d'une candidate qui - malgré bien des défauts - avait à mes yeux le courage de proposer aux socialistes de gagner la présidentielle de 2012.
Le résultat de cette alliance des contraires : le PS ne peut avoir de ligne claire et crédible. L'opinion vient de lui en administrer une douloureuse démonstration.
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