La psychiatre Kathleen Light, de l’université de Caroline du Nord, a montré que le niveau d’ocytocine augmentait chez l’homme et chez la femme lorsqu’ils s’embrassent, se touchent ou simplement regardent des films romantiques.
Cependant pour que les récepteurs d’ocytocine se mettent en place dans le cerveau, il faut que le lien mère-enfant ait été satisfaisant.
Celle-ci agit dans les parties du cerveau responsables de la reconnaissance des visages et de l’identification des individus familiers.
Cette molécule joue un rôle essentiel dans le lien qui relie la mère à l’enfant, mais elle est aussi active chez le père. Sa production chez le bébé dépend des caresses qu’il reçoit.
Par conséquent,
« L’ocytocine est un antistress puissant qui a probablement un effet dopant sur le système immunitaire, explique Lucy Vincent, docteur en neurosciences, qui a publié "Comment devient-on amoureux ?" (Odile Jacob).
Elle complète son explication ainsi:
«Le comportement amoureux est né, chez l'homme, de la nécessité d'assurer la reproduction de l'espèce.
Pour survivre, l'enfant a besoin de deux parents. Car un parent tout seul ne peut à la fois le surveiller, l'abriter, aller chercher à manger et se défendre contre les prédateurs.
Or, le seul phénomène qui puisse obliger les deux parents à rester unis est l'amour.
Non seulement au point de vouloir rester ensemble, mais aussi d'être mal quand ils sont séparés.
L'alchimie cérébrale qui se produit alors crée une addiction et les rend aveugles aux défauts de l'un ou l'autre : elle leur permet de rester ensemble pour la survie de l'enfant.
Quand un couple s'embrasse, se caresse, quand il fait l'amour, ou même quand il bavarde tranquillement autour d'un dîner, il y a libération d'ocytocine.
Et l'ocytocine induit un sentiment de bien-être.
Elle stimule le système immunitaire, elle ralentit le cœur, elle met le corps en situation d'apaisement.
Les couples qui gardent ces comportements amoureux peuvent durer plus longtemps.
Ils ne sont plus dans la dépendance, mais dans le bien-être. »
Enfin pour compléter cette explication...
Pour le prouver, le docteur Beate Ditzen et ses collègues ont donné aléatoirement de l’ocytocine ou un placebo par voie nasale à 47 couples.
Ces cobayes ont ensuite été invités à discuter d’un sujet brûlant et conflictuel sous la surveillance d’une caméra (ça ne vous rappelle rien ?).
Résultat :
"les couples qui ont reçu de l’ocytocine se sont comportés de manière plus positive que ceux qui ont reçu un palcebo (…) et ont vu leur taux de cortisol baisser”, expliquent les auteurs de l’étude.
Bref, pour consommer sans modérations de l'ocytocine, dont les bienfaits semblent extrêmement bénéfiques, il n'est pas utile d'aller voir votre pharmacien, contentez vous de vous embrassez et de vous caresser tendrement le plus souvent possible.
Profitons tous, de cette belle avancée de la science.
Allez, au plaisir de vous lire...