Le CAC 40, après un démarrage très positif dans le sillage des marchés actions asiatiques, termine en hausse modeste de + 0,56 % à 3 315,27 points.
Le Dow Jones signe une 4 ème séance d'affilée pleine d'hésitations et finit sur un très léger repli de - 0,27 % avant l'importante parution des ventes au détail demain à 14 heures 30 comme
évoqué avant-hier
soir.
Aujourd'hui, les investisseurs auront pû préciser et confirmer quelques points sur les déficits jumeaux américains.
Deux illustrations un peu moins couramment présentées sont reprises ci-dessous pour vous permettre de continuer à bâtir votre propre opinion sur ce sujet. L'article du mois dernier
reprend d'autres
représentations et renvoie aux grandes données historiques.
Déficit commercial :
En avril, le déficit commercial US s'élevait à 29,2 milliards $ légèrement supérieur au mois précédent et constitue le 2nd mois de dégradation après 7 mois de
réduction continue permettant à ce dernier d'être divisé par plus de 2 par rapport aux records atteints l'été dernier. Le coup d'arrêt se confirme donc.
Pour fixer les ordres de grandeur, ce déficit correspond à peu de choses près au cumul du poste "importation de pétrole" (13,63 Mds $) et au déficit commercial avec la seule Chine
(16,75 Mds $)
Les déficits augmentent sur un mois avec toutes les grandes zones géographiques sauf avec la zone Euro.
Le point remarquable se situe dans la chute conjointe des importations et des exportations avec une évolution en rythme annuel (ci-dessous) qui n'augure pas, sur les flux commerciaux avec
l'extérieur tout au moins, d'un redressement de la situation économique très probant.
D'un point de vue structurel, même si les importations se réduisent plus vite, une grande partie est due simplement à la
baisse du pétrole et donc de la facture d'énergie mais pas à un recalibrage véritable entre export et import.
Déficit budgétaire :
Nous avons déjà vu :
- sa dynamique qui désigne un déficit comparable à ceux rencontrés en temps de guerre donc absolument jamais vu en période de paix (hors Irak) suivant le rapport
déficit / PIB,
- l'évolution en dégradation très rapide puisque le déficit cumulé sur les 8 derniers mois approchent à fin mai les 1 000 milliards $
- et le grand écart entre des dépenses qui explosent à la hausse et des recettes qui sont en chute libre
A 189,7 Mds $ en mai, le déficit budgétaire représente près de 4 fois la moyenne historique sur 10 ans des 'trous' enregistrés sur ce mois. Tout cela renseigne sur
la situation et l'évolution dans le temps ou permet des comparatifs mais illustre assez peu le potentiel de redressement intrinsèque du budget de l'état ou le chemin à parcourir pour redresser la
situation.
En comparant très simplement comme pour un ménage le déficit aux seules recettes (sur 8 mois ci-dessus) ou en
faisant le rapport entre dépenses et recettes, on entrevoit encore plus la problématique avec un déficit cumulé qui est entrain de se rapprocher du montant total des recettes engrangées par le
gouvernement.
Pour financer ce trou, le Trésor mettait aux enchères justement ce jour 19 milliards $ d'obligations à 10 ans. Le résultat s'est soldé par un taux de couverture très fort (les investisseurs se
sont très largement portés acquéreurs de ces titres représentatifs de la dette gouvernementale) mais l'opération s'est traitée à un taux juste sous les 4 % à 3,990 % exactement, en hausse de +
O,8O % par rapport à celle du mois dernier, ceci envoyant une mini-onde de choc à la baisse sur le Dow Jones, récupérée ensuite en fin de séance.