Fraser Island, QSL.

Par Ericsansault

Résumé des épisodes précédents :

Voilà, la semaine est terminée. Les paysages étaient superbes, les eaux cristallines du lac McKenzie sont particulièrement agréables. Le lac Boomanjin est cependant mon préféré, avec ses plages de sable blanc traversées par les rivières aux eaux rougies par le tanin des arbres alentours. La faune est très amicale et se laisse photographiée assez facilement. Bar-shouldered Dove, Rainbow Bee-eater et autres Red-backed Fairy-wren font partie de l’avifaune que je n’avais pas encore vues sur le continent, même si ces espèces y sont présentes.


Bar-shouldered Dove (Geopelia humeralis), sur les bords du lac McKenzie.


Les eaux cristallines du lac McKenzie. Ou comment une bonne gestion du tourisme permet de conserver un milieu naturel.


Mais c’est notre rapide, trop rapide, escale au lac Boomanjin qui m’a le plus marqué. On a l’impression d’arriver sur la Lune. Les étendues de sable blanc sont traversées par de petits ruisseaux rougis par les forêts qui bordent le lac. La végétation éparse, les souches pourries et les arbres morts, témoins calcinés d’incendies plus ou moins volontaires, créent une ambiance à la fois angoissante et envoûtante. Un corbeau nous accueille avec son cri miaulé puis décolle de son perchoir et disparaît dans le ciel bleu profond. On se demande si la vie n’a pas quitté ce paysage désolé. Mais c’est là que la magie de l’Australie opère. On distingue soudain les cris des Fairy-wrens et des Kookaburras. Des nuées de White-cheeked Honeyeaters font revivre les arbres et le plongeon du balbuzard-pêcheur nous indique que ces eaux calmes et froides sont bien poissonneuses. Au fur et à mesure de notre progression, les traces de Dingos dans le sable nous montrent le chemin vers le camp.


Lac Boomanjin.


Eastern-striped Skink (Ctenotus robustus).

Les Lace Monitor ou Goannas (varans d’environ 1.5 mètre de long) se battent parfois sur le campground. Ils sont mignons, mais pas très fins, surtout quand on les attrape !


Lace Monitor (Varanus varius).

La côte Est de Fraser Island est simplement une ligne droite de plage. Cette plage, appelée par hasard « Seventy Five Miles Beach », est longue d’environ soixante-quinze miles (soit environ 121 kilomètres de plage). Pas mal hein ! Alors hiver ou pas, toujours est-il qu’il y a très peu de personnes sur cette plage, à part quelques pêcheurs, et des touristes en 4X4 roulant à 80km. Nous sommes restés deux nuits, campant sur les dunes et marchant de Dilli Village jusqu’à la piste sud qui mène au lac Wabby. C’est là que nous avons la connaissance des Dingos de Fraser. J’en avais déjà vu un sur le continent, puis un autre sur l’île, à Central Station, mais la plage reste un endroit privilégié pour eux. En effet, la mer apporte tout un tas de détritus et autres choses plus ou moins vivantes dont ces canidés se délectent.


La Seventy Five Miles Beach, autoroute pour 4X4.


Dingo (Canis lupus dingo) sur la plage de Fraser Island.

La particularité des Dingos de Fraser Island est qu’ils représentent les derniers individus de « race pure ». En effet, contrairement aux autres individus du continent, la population de Fraser Island est la seule qui n’a jamais été croisée avec les chiens domestiques. La race est d’ailleurs menacée à cause de ces hybridations – et aussi à cause des persécutions humaines – et les Dingos de Fraser sont heureusement protégés.



White-faced Heron (Egretta noveahollandiae).


Little Pied Cormorant (Phalacrocorax melanoleucos).

De retour sur la terre ferme, il faut désormais faire des courses et préparer le prochain trip : le centre de l’Australie, dans les plaines arides entre la rivière Diamantina et Cooper Creek, à la recherche du très discret Oxyuranus microlepidotus, ou taipan à petites écailles. Simplement le serpent le plus venimeux du monde.