Cécile Duflot pète les plombs. C'est normal, les scores des listes Europe Ecologie lui montent à la tête. La secrétaire nationale des Verts a annoncé, aujourd'hui, qu'elle est favorable à des listes autonomes de son mouvement (dans le cadre d'une union, mais avec qui ?) lors des prochaines élections régionales. Cécile Duflot n'a pas correctement interprété les résultats des élections européennes et son triomphe la rend aveugle.
Il ne s'agit nullement de nier le succès de la liste conduite par Daniel Cohn-Bendit en île-de-France ni de ne pas comprendre qu'il s'est passé quelque chose en France le 7 juin. Mais soyons lucides. Une élection régionale à deux tours, au scrutin majoritaire, n'est pas une élection européenne à la proportionnelle intégrale. Et même si Daniel Cohn-Bendit est une locomotive exceptionnelle, il n'existe pas dans les 22 régions françaises de têtes de listes Vertes aussi charismatiques ni aussi efficaces. José Bové et Dominique Voynet, candidats à la présidentielle, connaissent les chausse-trappe du scrutin majoritaire.
Faut-il rappeler que le résultat d'Europe Ecologie est dû à une forte abstention (près de 60 % de l'électorat «qui ne comptent pas !» parait-il) à une désaffection « de la part des classes moyennes, des bobos et des intellectuels » déçus du parti socialiste, que les régionales, comme leur nom l'indiquent, se joueront localement sur un bilan de six années de gestion commune entre les Verts, le PS, le PC, le PRG, et sur un projet à la fois technique, financier et politique.
Le mode de scrutin permet des fantaisies ou des mises au point. Pour pouvoir participer au second tour, il faut obtenir au soir du premier tour 10 % des suffrages exprimés et 5 % des-dits suffrages pour pouvoir fusionner au second. Je souhaite pour eux que Cécile Duflot et ses camarades Verts soient à la hauteur de leur résultat du 7 juin. Qui vivra verra.