Circulation et plomberie

Publié le 10 juin 2009 par Servefa

Un billet bien court (d'autres plus longs sont en cours de rédaction), pour souligner un point qui m'a quelque peu troublé dans les Nouvelles Calédoniennes récemment. Il s'agit d'une comparaison rapide qui fabriquent des idées et des réflexes érronées parmi les citoyens: la comparaison des logiques de trafic avec la mécanique des fluides:

Les études de modélisation de trafic récentes tendent à montrer que cette comparaison est profondément fausse et a contribué aux échecs des villes dans la gestion de la circulation routière, quand bien même l'observation spécifique d'un carrefour peut conduire à l'imaginer comme un robinet, mais comme souvent, il convient de prendre de la hauteur et de faire preuve de recul. En effet, il se révèle finalement largement préférable de comprendre la circulation routière dans son ensemble et de la comparer à un gaz qui occupe tout l'espace disponible, plutôt qu'à un fluide qui n'a besoin que d'une augmentation de section pour s'écouler librement. Cela s'explique par l'existence d'un trafic dit latent qui constitue une réserve de trafic généré, sans parler des modifications d'itinéraire induit, qui conduisent à resaturer la voie. La congestion n'est autre qu'un équilibre.

Ainsi, imaginer qu'en augmentant le nombre de voies de circulation, ou qu'en dénivellant les carrefours, on permettra l'écoulement libre des véhicules paraît être une ambition tout à fait déraisonnable, et conduira à des dépenses d'argent public injustifiées. Il serait bon donc de ne pas véhiculer d'images érronées, car la compréhension des phénomènes par la population s'avère primordiale pour la défense de politiques publiques adéquats en matière de transports.

François SERVE