Voilà la question qui m’a été le plus posée ces derniers temps par les nouvelles personnes rencontrées à Changzhou. Au bout de mes 10 premiers jours passés ici, le terme le plus évident serait « différent » tout simplement. Différent de la France ou de l’Occident bien sûr, mais aussi différent de tout ce que j’ai pu voir en Chine jusqu’à maintenant.
Changzhou est une sorte de ville-champignon: elle s’étale beaucoup et toutes ses vieilles pierres sont détruites pour être remplacées par des grands centres commerciaux type mall à l’américaine. Les petites rues traditionnelles sont toutes intégralement rasées au lieu d’être réhabilitées. A Pékin ou à Shanghai, il en reste au moins quelques-unes, si ce sont des vitrines touristiques, elles restent aussi des témoignages architecturaux…
A Changzhou, des chantiers donnent naissance à des tours plus hautes les unes que les autres dans tous les coins et recoins de la ville. J’imagine que c’est une volonté de modernité ostentatoire, mais à mes yeux, c’est surtout froid et impersonnel. En plus, ces grandes tours sont souvent désertées: que ce soit les boutiques ou les loyers, tout y est trop cher.
Si elle n’a pas l’air taillée pour le tourisme, Changzhou est vraiment agréable à vivre: malgré les 3,5 millions d’habitants de l’agglomération, le centre-ville peut se parcourir à pied facilement. Tout est y relativement proche, et accessible en bus ou en une vingtaine de minutes maximum en taxi. La vie est ici très bon marché, et comme souvent en Chine, on peut manger pour 1 ou 2€. Il y a aussi beaucoup de parcs, assez récents et bien aménagés.
Enfin, la ville n’est pas victime de surmenage: nous sommes loin des mégapoles de la côte orientale. Ici, les rues ne sont pas surpeuplées, on peut souvent s’asseoir dans les transports en commun. Et il y a peu d’Occidentaux (a priori bien moins de 1000). Les Chinois de Changzhou font preuve d’une forte curiosité à notre égard, mais une curiosité qui reste toujours bienveillante. Plusieurs engagent spontanément la conversation en chinois, et sont ravis de voir que je réponds, même si je dois souvent répondre à côté de la plaque…
Un autre avantage du faible nombre d’expatriés est que cela permet une prise de contact rapide. En 10 jours, j’ai rencontré de nombreux Occidentaux vivant ici depuis quelques années et qui m’ont tous proposé leur aide et bons conseils, plutôt agréable quand on sait qu’il n’existe aucun guide touristique sur la ville !