Magazine

Les Alcooliques Anonymes mettent des mots sur leurs maux

Publié le 10 juin 2009 par Mouze
Voici un article que je trouve bien:
Les Alcooliques Anonymes mettent des mots sur leurs maux
Catherine* s’est prise au piège de l’alcool à l’âge de 14 ans. Elle s’en est sortie trente ans plus tard, lors de sa première rencontre avec l’association, dont elle est membre active. Elle convie les intéressés à faire un saut ce week-end à Puidoux, où deux jours de partage sont prévus.
Catherine* a découvert les Alcooliques Anonymes il y a un peu plus de cinq ans. «Le fait d’entendre des personnes de tous milieux, alcooliques rétablis ou non, parler de leur problème d’addiction a constitué pour moi une révélation.»Claude Béda 10.06.2009 00:04
«Les Alcooliques Anonymes vaudois m’ont permis de découvrir un nouveau mode de vie, que je n’aurais sans doute jamais pu trouver ailleurs.» Catherine*, 49 ans, a arrêté complètement de boire il y a plus de cinq ans, en 2003, du jour au lendemain, lors de sa première rencontre avec les Alcooliques Anonymes (AA). Elle encourage les intéressés à faire un saut ce week-end au centre Crêt-Bérard, à Puidoux, où deux jours de partage sont mis sur pied:
«Le fait d’entendre des personnes de tous milieux, alcooliques rétablis ou non, parler de leur problème d’alcool a constitué pour moi une révélation. Chez les AA, on parvient à abandonner la boisson en l’évoquant et en écoutant. Jusqu’alors, je me sentais coupable, pas digne d’estime et exclue. Je ne pensais pas avoir ma place dans la société. Les AA m’ont redonné confiance, car je pouvais enfin m’identifier à d’autres. Ce sentiment d’appartenance a été vital lors de mon sevrage, tout autant que la liberté totale qui règne chez les AA: le choix de boire ou pas vous appartient, sans pression.» Catherine s’est fait prendre au piège de l’alcool à l’âge de 14 ans, au grand désespoir de sa mère. «A mes yeux, l’avenir ne représentait que quelque chose de terrifiant», glisse-t-elle.
Gérer sa consommation, mission impossiblePar la suite, elle s’est mise à une consommation «plus sociale». «Tout alcoolique rêve de boire, mais en gérant sa consommation. Un vœu pieux, car il ne sait pas s’arrêter. Tous les matins, je me levais avec la culpabilité et la honte. Mais, tous les soirs, je me retrouvais toujours bourrée. J’ai vu beaucoup de psys avant de m’apercevoir que mon seul problème était l’alcool. Les conseils du genre «N’achète rien, tu ne boiras pas» ne tiennent pas la route. J’ai bien essayé de contrôler ma consommation, mais je minimisais et trichais avec moi-même. J’ai aussi essayé en vain l’Antabuse (ndlr: un médicament qui provoque, en cas de consommation d’alcool, des réactions physiques très désagréables et même dangereuses). J’avais l’impression d’être en guerre continuelle avec moi-même.»
Une maladie liée aux émotionsAu bout du rouleau, quadragénaire, Catherine débarque chez les AA, dont elle est devenue une membre active. «Nous considérons que l’alcoolisme est une maladie liée principalement aux émotions: la peur, les angoisses, la colère, voire la joie. Pour participer à nos réunions, il faut juste avoir le désir d’arrêter de boire. Puis les participants s’expriment sur ce que l’alcool, ou un autre thème lié, évoque chez eux. Il n’y a pas de réponse, pas de conseil, pas de jugement, explique-t-elle. Le grand secret est que chacun écoute ce que l’autre a à dire. L’expérience, la force et l’espoir sont partagés. Du fait que tous sont alcooliques, ils apportent aux autres la compréhension nécessaire. Par le contact avec des personnes devenues abstinentes, les «nouveaux» peuvent briser leur compulsion à boire. Ils sont encouragés à s’éloigner du premier verre «une journée à la fois», plutôt que de jurer de ne jamais boire et de s’inquiéter s’ils seront abstinents demain. En ne consommant pas d’alcool, les nouveaux abstinents peuvent mettre de l’ordre dans leur façon confuse de penser et se défaire de leurs sentiments malheureux. Nous leur mettons alors à disposition un plan de rétablissement leur suggérant des idées d’action vers une vie plus heureuse.»
* Prénom d’emprunt.
Informations: http://www.aasri.org/
Des symptômes variables
«Pour moi, c’était devenu le médicament universel. Je ne pouvais pas envisager la vie sans», confie Catherine. Le fait de ne pas pouvoir se passer d’alcool est une des rares constantes de l’alcoolisme. «Car les alcooliques ne présentent pas tous les mêmes symptômes», rappelle-t-elle. Ils peuvent y voir le seul moyen de prendre confiance. Il leur arrive souvent de vouloir prendre «juste un dernier verre». Ils anticipent les occasions de boire, ce qui les préoccupe beaucoup. Ils s’enivrent alors qu’ils ne l’avaient pas prévu, tentent de se contrôler en variant les alcools, s’imposent des périodes d’abstinence, prennent des verres en cachette. Ils peuvent aussi mentir sur leur consommation, cacher des bouteilles, boire le matin, ou encore au travail ou à l’école!
Un taux de réussite de 50%
De tous les alcooliques qui ont rejoint durablement les Alcooliques Anonymes (AA), 50% seraient devenus abstinents immédiatement, selon l’association. Un autre quart serait parvenu à l’abstinence après quelques rechutes. Enfin, tous ceux qui assistent régulièrement aux réunions des AA feraient des progrès notables. Ce week-end, à Puidoux, à l’occasion de leurs deux jours de partage ouverts au public, les AA ont également prévu des réunions spécifiques pour les proches des alcooliques, pour les adolescents ainsi que pour les anglophones.
Centre de Crêt-Bérard, samedi, de 8 h 30 jusqu’en soirée. Dimanche, de 9 h à 14 h.Contact: 079 299 61 91 ou 0848 848 846 (permanence AA).

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Mouze 226 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte