Claude Lévêque est né en 1953 à Nevers, il vit et travaille à Montreuil.
Lors d’un entretien avec Diane Watteau, il précisait :
“Mon travail est lié à l’autobiographie, à des fictions d’objets pour aller ensuite vers des choses plus universelles. Les éléments créent des impacts qui rendent visibles des impressions d’étonnements liés à la matérialité du spectacle. Des émotions, des effets de lumières et de sons se concentrent dans un langage qui, à un moment donné, pose des questions, agit et fait miroiter. Les réactions d’impossibilité à rentrer dans mon travail : de la séduction à la répulsion, le visiteur est mis en situation de déstabilisation physique et mentale. Le lien s’est créé à la fois parce que j’aborde un monde onirique lié à l’enfance, mais aussi au jeu. J’aime m’amuser avec tous ces codes et prendre du plaisir à créer des situations particulières. Manipuler la construction psychologique, sensorielle. L’enfance est perdue. Mais cet univers lointain me fascine parce que c’est l’arrivée dans le monde. Un état contemplatif que j’ai conservé, je le crois bien. Il y a des tas de choses qui m’éblouissent et m’intéressent avec la même intensité que pendant l’enfance. Mes dispositifs sont un retour sur l’enfance, même si j’aborde des éléments de société et d’actualité.”
Cette installation sonore et lumineuse « imprègne » l’ensemble de la galerie des ours. Dans ce boyau étroit et bas de plafond, pas moyen d’échapper à l’environnement concocté par l’artiste…
« Ce qui m’intéresse surtout ce sont les particularités du lieu.»
Sonorités de wagonnets : aurions-nous soudain été télé-transportés dans une mine ? Quel est donc cet enfer dans lequel nous sommes projetés ? Certes, l’espace dans lequel nous évoluons, nous contraignant à baisser la tête, offre l’aspect d’un tunnel !
Les deux parois rocheuses latérales, “encagées”, sont éclairées de rouge rasant. Notre cheminement, balisé par quelques points lumineux blancs, s’accompagne d’une perception baignée d’incandescence qui, telle la lave, semble emplir cet espace contraint, devient quasi palpable, nous plongeant ainsi dans une atmosphère sulfureuse où la lumière devenue matière se transmute en élément oppressant.
Claude Lévêque, “Intérim”. Installation lumineuse et sonore. Dimensions variables. Néons d’1,50 m de haut. 2008. Photo: A. Morin
“DreamTime-Temps du rêve. Grottes, Art Contemporain & Transhistoire” est un projet conçu par Caza d’Oro (résidences d’artistes au Mas-d’Azil) et les Abattoirs à Toulouse, en partenariat avec le Parc de la Préhistoire de Tarascon-sur-Ariège. L’exposition est visible jusqu’au 30 août au musée des Abattoirs et jusqu’au 14 novembre 2009 dans la grotte du Mas-d’Azil (09).
http://www.lesabattoirs.org/expositions/2009/dreamtime.htm