Dès 2003, la société DuPont a débuté ses recherches en vue de développer un biocarburant qui puisse avoir le même rendement énergétique que l'essence. Quatre ans plus tard, elle y est enfin parvenue. En effet, le biobutanol possède environ 85 % de la valeur énergétique de l’essence. Autres avantages non négligeables : pour "caburer" au biobutanol, il ne sera pas nécessaire de modifier son véhicule essence, et l'utilisation du biobutanol permettra à la fois de réduire les émissions de gaz à effet de serre et la consommation d'essence.
Le biobutanol sera mélangé à de l’essence et distribué dès cet automne au Royaume-Uni par la compagnie pétrolière britannique BP. Outre sa valeur énergétique plus élevée, le biobutanol peut être acheminé au moyen des oléoducs existants, contrairement à l'éthanol. On peut aussi le produire à partir de diverses plantes : blé, maïs, canne à sucre, etc.
Membre de l’« US Climate Action Partnership », qui regroupe de grandes sociétés et des organismes écologiques favorables à une action urgente afin de maîtriser les changements climatiques, DuPont s'est fixé des objectifs en matière d'environnement il y a plus de seize ans. Elle a élaboré un plan visant à accroître son chiffre d'affaires en se fondant sur des travaux de recherche et des investissements dans le domaine des biocarburants. Sa stratégie repose sur 3 axes :
1 - Améliorer la production d'éthanol grâce à la mise au point de variétés de maïs hybride dont le rendement est plus élevé que celui du maïs ordinaire. Ces travaux de recherche sont actuellement en cours aux États-Unis et dans d'autres pays.
2 - Mettre au point un procédé de production cellulosique d'éthanol permettant de transformer en éthanol la plante de maïs - les feuilles, la tige et l'épi sans les grains -, qui est laissée dans les champs après la récolte, ce qui n'était pas possible auparavant. En mars dernier, le ministère de l'énergie des États-Unis a accordé une subvention de 80 millions de dollars à la société Broin en vue d'accélérer la construction en Iowa d'une bioraffinerie qui exploitera le nouveau procédé cellulosique de DuPont. La société Broin est le plus grand producteur d'éthanol des États-Unis et a obtenu une licence de DuPont pour exploiter son nouveau procédé.
3 - Mettre au point des biocarburants perfectionnés qui soient plus rentables tout en réduisant les émissions de gaz à effet de serre. Le premier de ces biocarburants, le biobutanol, sera mis sur le marché au Royaume-Uni dès la fin septembre.
Alors que BP prévoit pour le moment d’incorporer 16 % de biobutanol pour 84 % d’essence, M. Anton précise que l’incidence du biobutanol sur l’environnement dépendra de la quantité de ce biocarburant que la société BP mettra dans l'essence vendue par son réseau. Ainsi, en remplaçant 16 % de l’essence, il devrait y avoir une réduction de 16 % des émissions de gaz carbonique, a-t-il ajouté.
La société DuPont et ses partenaires n'ont pas encore décidé des pays où ils introduiront le biobutanol après le Royaume-Uni. Si le lancement de ce biocarburant sur le marché britannique est couronné de succès, les pays qui importent de grandes quantités de pétrole et dont certains produits agricoles sont adaptés pour la transformation en éthanol devraient être intéressés, a fait remarquer M. Anton. Outre le maïs, qui est abondant aux États-Unis, la canne à sucre est un bon candidat à cet effet, a-t-il dit. En effet, la culture de la canne à sucre exige moins de produits chimiques que toutes les autres cultures, et le feuillage dense des cannes absorbe de grandes quantités de gaz carbonique, l'un des gaz à effet de serre.
Source : USinfo.state.gov
Voir également : http://biocarburants.canalblog.com/archives/2007/06/26/5436011.html