Des souvenirs d'adolescence. Les premières boums le samedi après-midi, avec la permission de 19 heures. Les premiers petits bisous dans la pénombre. Les premiers "vrais baisers" dans la voiture du petit copain. Les secrets partagés entre filles à l'époque où on considérait sa musique comme le must du romantisme. Voilà ce que représente Roch Voisine pour pas mal des trentenaires - ou un peu plus - d'aujourd'hui. C'est avec ces images teintées de nostalgie que j'ai écouté cet album. Il faut croire que j'ai bien vieilli, égarant avec les années mon côté midinette...
L'ensemble commence par un City of New Orleans pas inintéressant. Une orchestration modernisée qui ajoute un peu de légéreté au morceau. Une impression plutôt positive jusque là. La suite ? Un Ring of Fire beaucoup trop "variétisé", à des années lumières de la version de Johnny Cash. Let it be me trop larmoyant. Une adaptation disons très personnelle de You never can tell. Même la prestation au ralenti livrée sur ce morceau par Chuck Berry sur scène il y a quelques mois reste bien meilleure, c'est tout dire. Bilan guère plus positif pour Suspicious Minds. Des Fine Young Cannibals à Robbie Williams, en passant par Waylon Jenning ou Avail, beaucoup s'y sont essayés. Aucun n'a réussi à exprimer la puissance de cette chanson comme le faisait Elvis Presley sur scène. Voisine s'y casse lui aussi les dents. Suspicious Minds est faite pour vivre sur scène.
Que reste t-il sur cet album ? And I love you so, pas trop mal. I will always love you plutôt réussi comparé à l'interprétation brise tympans de Whitney Houston. Une énième reprise du standard Always on my mind qui n'est pas la pire version déjà enregistrée. C'est toujours ça de pris.
Au final, un album plutôt inégal. Pas indispensable, loin de là, mais agréable en musique de fond.
Track list
City of New Orleans / Ring of Fire / Let it be me / Lay Lady lay / Crazy / Suspicious minds / You never can tell / And I love you so / Always on my mind / I will always love you / Ode to Billie Joe