Marrakech et ses environs accueillent la 3e édition de ce Festival original
En voici un événement qui nous change des multiples et traditionnels festivals musicaux. Awaln'Art, qui en est à sa troisième édition, est un événement qui fête les arts de la rue.
Cette année, il se tient du 18 au 21 juin à Marrakech, mais aussi à Tahanaoute, Tamesloht, Aït Ourir et Aghmat. Selon Khaled Tamer, directeur artistique du Festival, cette version «éclatée» de l'événement «est une façon de penser aux villages. Au Maroc, nous avons beaucoup de festivals qui se tiennent en villes, Awaln'Art serait notre cadeau d'animation au milieu rural… », explique-t-il lors du point de presse tenu lundi à Casablanca. «Paroles» ou «notre parole»… c'est ce que veut dire le mot «Awaln'art» en berbère. Pour les organisateurs, le Festival est un hommage au patrimoine orale du Maroc et ses arts populaires.
Acrobates, jongleurs, funambules, marionnettistes, mimes, équilibristes, conteurs… cette troisième édition serait pour le public l'occasion de redécouvrir toute la diversité et la richesse d'un patrimoine impressionnant. Ceci en plus des spectacles contemporains venant d'Europe et d'Afrique. Offrant une autre conception du spectacle de rue, les artistes invités venant de France, d'Espagne, d'Italie, de Belgique, du Liban et du Mali vont investir les places publiques de Marrakech et des villages d'Al Haouz pour le grand plaisir des spectateurs. Ces derniers sont invités quatre jours durant et gratuitement à découvrir l'univers magique des arts de la rue.
Les organisateurs promettent, d'ailleurs, des moments forts et pleins de surprises lors de cette édition. Le programme commence en beauté avec Djama Buren Cirque. Une installation magistrale réunissant cirque et extravagance signée par le sculpteur Daniel Buren et servie par une mise en scène bien ludique. Quant au spectacle «L'Essenciel» de la Compagnie Rêve 2, c'est une invitation à un voyage en apesanteur. Un couple d'acrobates, une maison suspendue et des sensations à s'en couper le souffle… c'est que propose à voir ce spectacle original. Le théâtre nomade de Salé apportera sa touche à l'événement avec le spectacle «Belarej, la Parade populaire» qui réunit danseurs, acrobates, clowns, jongleurs, cracheurs de feu, musiciens et marionnettistes… tout un univers célébrant l'esprit et l'essence du théâtre populaire.
La Cie Afrik'art Réveil qui nous vient du Mali va livrer une «guerre» profondément artistique. Entre «rebelles» armés de djembés et coras et «Soldats de l'ambiance», la bataille n'est pas prête de s'arrêter. Puis viendra le tour des Marionnettes géantes de la compagnie française Planète Pas Net pour investir l'espace public, suivies par les mobylettes et les équilibristes de la compagnie italo-belge «Les Motasses». Ceci sans oublier la magie des moments inédits offerts par les cercles des conteurs et les créations musicales des jongleurs. Tout un programme bien riche et varié qui pourra satisfaire les goûts les plus divers.
A en croire leur propos, les organisateurs ne se contentent pas de marquer un succès temporaire. Si le Festival commence à se faire une place sur la scène nationale et internationale, même timidement, le souci de l'inscrire dans la continuité reste, pour ces initiateurs, majeur.
«Derrière ce Festival, il y a un véritable souci de formation des artistes mais aussi des organisateurs. Nous ne voulons pas d'un événement dont l'effet s'arrête après les quatre jours de sa durée… », explique Khalid Tamer. Pour réaliser ses objectifs ambitieux, le directeur artistique nous annonce qu'il a déjà mis en place un centre de formation aux arts populaires et aux arts de la rue. Côté organisationnel, les directeurs artistiques des différentes «scènes» aux villages ont également droit à une sorte de formation continue dans d'importants événements similaires en France et au Canada. Fier de la notoriété grandissante d'Awaln'Art qui est passé d'un budget de 25.000 euros pour la première édition à 100.000 euros, Tamer a annoncé par la même occasion une éventuelle participation du Cirque du Soleil à la 4e édition d'Awaln'art. «Ce n'est pas encore sûr, mais nous avons une proposition prometteuse. Nous devons soumettre un projet bien ficelé pour pouvoir voir ce grand cirque se produire chez nous», explique le responsable tout en insistant sur la qualité croissante des spectacles et des artistes proposés par le jeune événement.
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Espace de valorisation
Depuis ses débuts, Awaln'Art explore les formes traditionnelles du spectacle de rue et leur rencontre synergique avec la création contemporaine. Au Maroc où la halqa était un lieu de transmission des savoirs et de partage des rêves, le Festival essaie de lui restituer sa vocation patrimoniale. Awaln'art redonne ainsi aux places publiques leur rôle d'espaces d'échange et de découverte et réinstalle le public au cœur des créations et vice-versa.
Par Hayat Kamal Idrissi | LE MATIN
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