L’échec du MoDem et de FB aux élections européennes pourraient laisser croire qu’ils n’ont pas de perspective politique, pas d’existence réelle. Or, c’est cet échec même qui est la preuve de l’existence d’un électorat. Le résultat de la liste Cohn-Bendit n’est pas celle des Verts.
« Les Verts » est un parti dont les responsables sont un mélange de gauchistes, soixantehuitards mal finis, libéraux-libertaires, etc… mais aussi d’écolo-démocrates, de personnes sérieuses pour qui l’avenir se base sur une politique écologique audacieuse, une gestion saine des finances du pays, une dynamique de l’économie privée, et la compréhension de la nécessité européenne.
Ces derniers sont les mêmes que ceux qui vôtent MoDem. C’est le même électorat qui fluctue du centre-droit au centre-gauche, dominé par les mêmes valeurs.
il existe donc bien un électorat de classes moyennes très majoritairement, et quelques catégories populaires et cadres supérieurs, minoritaires. Ces catégories, cet électorat, nous en parlons très souvent sur ce blog. C’est un électorat pour lequel politique écologique audacieuse (je me répète), le désendetement de la France, la mise en place dune politique économique de l’offre et industrielle offre des emplois (techniciens, ingénieurs, cadres, employés, etc…) sont les mamelles de l’avenir. Pour eux, le présent exige l’affirmation de la régulation : le retour de l’Etat, mais un Etat partenaire et non boulet de l’activité économique (ce qui explique le nombre croissant d’électeurs de la fonction publique). Cet électorat est déterminé à se doter d’un Etat démocrate, garant de l’impartialité, d’une gestion saine des ressources, mais aussi prévenant du tissu associatif, de la solidarité entre citoyens, et du droit à chaque personne de vivre selon ses choix.
Bref, l’on retrouve cette trinité des Démocrates : « sociale économie » (progressivement je parlerai « d’économie partenariale »), Europe, écologie.
Et cet électorat fluctue selon l’offre des politiques : quand le MoDem oublie l’Europe et l’écologie, c’est un DCB qui a le monopole de cette expression et la récupère. Encore une fois, si les Verts avaient été sans DCB, l’aspect européen aurait été trop ambigüe pour cet électorat, le « gauchisme » l’aurait rebuté, et l’instrumentalisation d’une écologie « radicale » l’aurait éloigné.
Cet électorat est urbain et « rurbain », plus important chez les – de 50 ans, éduqué, dont les CSP sont, encore et toujours depuis 10 ans et de façon plus pregnante : cadres moyens et cadres sup, employés, professions intermédiaires, professions intellectuelles, un peu moins professions libérales, ouvriers et professions agricoles.
Géographiquement on le retrouve en Ile-de-France, Nord, Ouest, Est, Sud-Ouest.
C’est la carte sociologique des élections depuis 2002… Cet électorat démocrate-écologiste est là, il représente un gros 30 % : il suffit de lui parler et de le servir, ce qui est le devoir premier des politiques…
C’est ainsi que, depuis 15 ans, et cela s’accèlère, se détachent vieille gauche et modernes. Le journal « Le Monde » (notamment le site) en parle clairement aujourd’hui dans plusieurs articles, et je trouve ces articles audacieux et rafraichissants.
Surtout, il est dit franchement que : « avec son puissant réseau d’élus, le PS n’est pas mort mais il est usé, replié sur les égos de ses dirigeants et incarne une façon dépassée, voire archaïque, de faire de la politique ». Ailleurs, les journalistes affirment que « les classes moyennes ont déserté le PS », dont l’électorat repose sur des catégories de plus en plus âgées et liées à la fonction publique. Le PS n’est plus crédible parce qu’il est devenu incapable d’incarner les Français, de parler et de résoudre les enjeux qui touchent ceux qui sont confrontés à la crise, à la dérégulation, aux « patrons-voyous », à la réalité du marché privé, de la création, de la concurrence, des résultats…
On ne peut parler et incarner les Français quand on est protégé de ce qu’ils subissent, eux…
Le Mouvement Démocrate porte en lui la conscience des enjeux contemporains. Il en est né. Porté par la force de François Bayrou, il répondra à cette « économie partenariale », à l’Europe et à l’écologie par la diversité de ses membres : Corine Lepage, Jean-Luc Benhamias, Yann Wehrling, Jean-François Kahn, Marielle de Sarnez, Jean Peyrelevade, etc…
Ces personnalités incarnent chacun l’élément écologique, l’élément européen, l’élément économique, et la vitalité démocrate.
Ensemble, ils sont la réponse à cet électorat écolo-démocrate. Le MoDem aura une postérité s’ils en sont l’expression.