Vous connaissez l'histoire du type...
...qui passe son temps à se plaindre dans ses prières de ne jamais gagner au loto ?
Exaspéré, Dieu finit par lui répondre :
« je veux bien t’aider, laissez-moi plaisir et achète au moins une fois un billet, sinon je ne pourrai pas faire grand-chose pour toi ! »
Pub Loto - Au Revoir Président
Je vous l'accorde, elle est vieille comme le monde.
Mais n'est-elle pas d’une cruelle actualité, en ces temps troublés où ceux qui se plaignent le plus de la récession sont ceux-là mêmes qui la creusent davantage chaque jour ?
Et si la seule façon d'amorcer la reprise était de nous remettre à consommer ?
Car soyons réalistes !
Partout dans le monde, il y a bien en ce moment deux types d'entreprises.
Celles qui vont mal et qui annulent tout,
et celles qui vont bien... Et qui annulent tout .
Campagne de publicité, séminaires, conventions, formations , déménagements, lancement de produits, voyages, tout passe à la moulinette de la chasse aux cash, déclarée d'intérêt national.
À Tokyo, certaines entreprises ont même décidé de mettre hors service un ascenseur sur deux, pour envoyer un signal clair à leurs équipes :
les temps ont changé, l’heure est grave, tous dans les bunkers !
Même attitude chez les consommateurs, pour les plus modestes sont contraints à de terribles arbitrages quotidiens… Et les plus aisés semblent atteints d'une maladie jusqu'alors inconnue : la honte de dépenser leur argent.
À Manhattan, l'agent immobilier du quota new-yorkais a revendu sa Rolls-Royce, car elle ne supportait plus le regard des passants sur cette opulence indécente.
Avenue Montaigne, à Paris, les grandes griffes proposent à leurs clientes des sacs blancs sans logo afin de ne pas attirer l'attention sur leurs dernières emplettes.
À en croire certains, l'hibernation touche également le métier d'investisseur, pourtant indispensable à la reprise, la consigne étant de lever tout argent disponible mais de ne surtout pas l'investir en attendant la sortie de crise.
Après une décennie d'excès en tout genre, nul ne s'en plaindra.
Mais ne sommes-nous pas allé trop loin dans la retenue ?
Une fois reconstitué notre bas de laine, quand chacun de nous en aura enfin « marre d’en avoir marre », il sera temps de nous interroger sur la façon de redevenir un acteur de la croissance.
De retrouver un peu le goût du risque, et de réaliser à nouveau les rêves qui nous tiennent à cœur.
Car à quoi bon se lever chaque matin si notre seule perspective est de ne plus en avoir ?
A quoi bon bosser comme des fous si notre seul projet consiste à renoncer à tout ce qui rend nos vies meilleures ?
« Je te désapprendrai à espérer, pour apprendre à vouloir » écrivait Sénèque.
Aux États-Unis, Hyundai a compris avant les autres qu’un salarié inquiet n'achèterait une voiture neuve qu'en échange de la galerie de pouvoir leur rendre sans frais s'il perdait son job.
De nombreux entrepreneurs se sont inspirés de cette démarche, rassurant ceux qui ont peur.
Partout fleurissent ainsi les invitations à consommer : prix de l'essence garantie, deux produits pour le prix d'un, extension de garantie gratuite, l'imagination est désormais sans limite.
Beaucoup s’en inquiètent, et attendent impatiemment le retour à la « vie d'avant ».
Ceux-là en seront pour leurs frais car ces nouveaux réflexes auront la vie dure.
Mais le pire n'est jamais sûr, et chacun de nous peut commencer à le démontrer.
Philippe Bloch - fondateur de Colombus café et auteur de "bienheureux les fêlés…tout le monde peut créer son entreprise".
Sur ces bonnes paroles, que beaucoup devraient méditer...
Allez, au plaisir de vous lire...