Salut, c'est David Hasselhoff.
Je t'ai déjà parlé alcool ?
Nan ?
Je t'avoue que ça m'étonne un peu de moi...
Bref.
Je vais faire mieux : je vais te parler œnologie. Relevons un peu le niveau, pour une fois ; il n'y a pas que les sinegueules de Larusso, dans la vie !
Info très intéressante : contrairement à ce que tu imagines (oui, je me plais à croire que tu imagines des choses à mon sujet) (mon égo est dimensionné à l'inverse proportion de mes statistiques Go*gle Analytics), quand je bois dans les soirées de l'ambassadeur, je ne surkiffe guère le champagne, figure-toi. C'est juste pouffe ce qu'il faut, j'en conviens, et pis les bulles c'est marrant. En plus, c'est cher (ce qui suffit généralement à faire mon bonheur, vu que je suis une poularde superficielle) (c'est pas pour rien que j'ai embauché Pamela Anderson dans ma série).
Mais voila, le goût du champagne, je ne suis tout simplement pas fan. Comme le gros plant du pays nantais. C'est moche quand on vient du fin fond de la Seine-et-Marne comme moi (tellement du fin fond qu'on a plus vite fait de dire que je viens de Champagne-Ardenne, ma foi).
Tout ça pour dire que l'engouement autour de cette espèce de vin blanc à l'aspirine m'échappe un peu, encore plus que son association permanente au luxe et aux fêtes.
Mais bon, j'en bois parfois, parce que je suis rien qu'une grognasse. David Hasselhoff la grognasse nue, on m'appelle. Les sharpeis je les ai piqués à Yasmine Bleeth.
Et c'est tout pareil pour le vin, sauf que ça ne m'a frappé qu'hier soir, chez ma pote Alex, alors que pour la première fois je me terminais un verre de rouge sans grimacer de dégoût.
Je peux te dire que j'ai été socialement handicapé, voire gastronomiquement discriminé à grande échelle, en vivant à Bordeaux pendant cinq ans sans aimer la bibine. Le vin, c'est culture. Le Passoa et le Get 27, c'est morue. J'ai donc été une sorte de morue bordelaise, de la caste des intouchables de l'alcoolisme mondain. OUI, je ne bois que des alcools de pétasse, blindés de sucre et de produits colorés. Toujours à la vodka-machin quand les autres étaient au Médoc, ma solitude était grande (sois triste pour moi, un peu).
Mais voila, pour moi, le rouge, ça n'a jamais été que du jus de raisin acide avec un arrière-goût dégueu' (un caviste ma foutu dehors pour lui avoir dit ça, un jour) (les gens sont susceptibles).
Et pis hier soir, Alex m'a sorti un truc inédit : la bouteille chère. Celle avec, dedans, du rouge à plus de 10 euros le pichet, celle que tu achètes quand tu es sorti de la vie d'étudiant fauché pour entrer dans celle de golden boy, celle que tu ne bois pas tous les midis en regardant Jean-Luc Reichmann... En bref, celle qui n'est pas de la piquette, ne nous leurrons pas. Longue vie au jeune cadre dynamique.
Et bien tu sais quoi ?
...
Cela se laisse boire.
C'est même plutôt pas mal.
Je ne m'étais jamais fait la réflexion (mes terminaisons nerveuses sont ravagées par la vodka) que si je n'aime pas le vin, c'est peut-être parce que je ne bois pas de bons vins...
Reste à savoir si c'est effectivement parce que c'est meilleur qu'un rouge à 4,20 euros... ou si c'est juste parce que c'est cher.
...
Va vraiment falloir que je devienne riche, moi.