L’évènement musical de cette rentrée, c’est évidement la sortie du nouvel album de Vanessa Paradis. Un bail depuis la sortie de Bliss, sept ans pour être exact, Divinidylle étant le nom du 5ème opus studio de la belle. Comme pour Bliss, elle signe quelques chansons. Comme pour Bliss, Mathieu Chedid se colle à la réalisation et à l’écriture aussi, à la différence de Bliss, cet album ne provoque pas un assoupissement instantané lors de l’écoute.
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Passons sur la pochette, aussi peu inspirée que possible, surtout quand on bénéficie de la plastique de la dame.
Le single, Divine Idylle paru déjà il y a quelques semaines, est très sixties, quasi tamla motown, Diana et ses Suprèmes auraient pu la chanter. Clap en rythmique, les choeurs en soutien, on s’y croirait. Bon rien de définitivement marquant, mais pour des retrouvailles après une longue séparation, ça le fait. La voix, inchangée, et pourquoi changerait elle ? agaçante pour les uns, charmante pour les autres fait le lien avec la précédente discographie.
Chet Baker en second titre. Je m’attendais à un truc sauce jazzy, pas le moins du monde, nous restons en pop land, toujours signé M pour la musique, la voix qui part dans les graves (si, si) une basse qui groove bien, des arrangements pleins de surprises, du beau boulot.
L’inévitable duo pour 3eme titre. Impossible d’y échapper, le duo se doit d’être sur un album des années 2000. Soit. Signé Thomas Fersen, un blues pop au texte humoristique où Vanessa est rejoint par M, évidement. Dispensable, même si à l’écoute de ce morceau perce la complicité entre les deux acteurs de ce disque. Trois titres et trois fois sous les trois minutes, court et efficace semble être la devise.
Dès que je te vois est signé M. entraînant, sympa, un mix dance serait dans les cartons que je n’en serais pas plus étonné que ça.
Les revenants est la première musique signée par Miss Paradis. Je serais méchant, je dirais qu’on l’entend. Ce cinquième titre est nettement plus faible que les précédents, traité un peu bluesy, la guitare ne suffit pas à sauver le morceau.
Heureusement elle se rattrape dès le titre suivant, le sommet de Divinidylle à mon avis. Déjà, elle a l’excellente idée de demander à Alain Chamfort de lui composer une de ses mélodies dont il a le secret. Une ballade piano, cordes, arrangée délicatement par Albin de la Simone, un petit bijou.
L’incendie, où l’auteur s’essaie à faire du Gainsbourg, sur une musique qu’ils se mettent à trois pour signer, n’empêchant pas le titre de sombrer dans le dispensable. Allez, suivant.
Suivant où sont convoqués Brigitte Fontaine pour les paroles, M pour la zic. Un rythme un peu bancal, qui va cahin caha, sur un texte que cette allumée notoire, fidèle à sa réputation termine par "Et je m'endors en baignant dans ton sang".
La bataille, est signée pour la musique par notre hôtesse. Qui confirme la piètre opinion que j’ai de son talent en ce domaine. Un orgue hammond déchaîné, des incursions dans le très rock, peut-être ce titre prendra-t-il sa dimension sur scène. Ici, il ne me me convainc pas.
Un reggae pour cette avant dernière chanson. Où il se confirme que l’album ne tient pas la distance. Les titres ne sont pas exécrables. Bien réalisés, chantés, ils ne sont simplement pas au niveau de ce que j’attends de sept ans de silence.
On clôture avec Jacadi. Les enfants de Madame en ouverture, elle signe l’ensemble. Ballade folk dépouillée. Les arrangements de Mathieu Chedid permettent de mettre en valeur le peu qu’offre le titre
Au final un album court, moins de 35 minutes en 11 titres, qui s’essouffle à la moitié du chemin. Le talent de M en tant que metteur en son prend ici tout son sens, il permet de donner quelques éclats à des morceaux souvent ordinaires. Madame Paradis, aussi agréable à écouter soit elle, n’a pas le talent d’écriture, côté musique, qu’elle aimerait avoir. Qu’elle tente de nous persuader du contraire est tout à son honneur mais la bonne volonté ne suffit pas.