Elections à Chennevières : une triangulaire sans fusion

Publié le 09 juin 2009 par Glaco

Le dépôt des listes pour le 2ème tour est arrivé à expiration. Ce soir, mardi 8 juin à 18h, les 3 listes ont été déposées et contrairement aux premiers pronostics aucune fusion n’a été négociée. Les candidats en lisses n’ont donc pas élargie leurs offres et nous seront au 2ème tour dans une triangulaire où s’affronteront les listes de Jean-Pierre Barnaud (Modem), d’Alexandre Minéo (PS) et de Bernard Haemmerlé (UMP).

à gauche

La première fusion attendue était celle naturelle du PC/VERT et du PS pour constituer un front de gauche. Le PC ne pouvant se maintenir, le calcul du PS a été que de toutes façons les voix de gauche lui étaient d’ors et déjà acquises et qu’il n’avait donc pas à s’embarasser d’un allié qui aurait fait fuir les voix du centre droit. Le report des voix de gauche devrait être bon bien que certains sanctionneront peut-être cette attitude méprisante et peu démocratique. Une liste de gauche censée représenter la gauche mais qui exclue 10% de ses électeurs d’une représentativité au conseil municipal cela peut-être difficile à avaler.

à droite

Du coté de la droite, une fusion avec le Modem a été recherchée sous la pression des représentants UMP départementals afin d’assurer une victoire de la droite. Sans succés et c’est très bien ainsi. On imagine les règlements de compte qui auront lieux par la suite surtout si la droite perd les élections. Se parrant de toutes les vertues, la droite dira à ses électeurs qu’ils ont souhaité poursuivre l’aventure seul sans compromis quitte à perdre mais dans l’honneur. Petit mensonge entre amis ou plutôt devrions nous dire entre ennemis si l’on tient compte de la composition de la liste Heammerlé/Absalon. Comme dans la guerre des boutons, une trève a été signée entre les Longeverne et les Velrans mais pour combien de temps, le temps des élections, un peu plus si ils gagnent… Pour l’honneur, on repassera plus tard.

Un vote de barrage

Les élections se gagneront donc dimanche sur le barrage que les électeurs voudront infliger à l’autre camp et non pas sur l’adhésion à un projet. Qui fait le plus peur à Chennevières, la gauche hégémonique ou la droite réactionnaire ? Qui réussira à mobiliser le plus ? Quel sera le taux d’abstention ?

Une sociologie de droite

Du point de vue sociologique, la droite représentait environ 60% de l’électorat à Chennevières. Toutesfois, le départ du père légitime sans qu’il n’ait installé son héritier n’a fait qu’amplifier une situation conflictuelle qui causera peut-être la perte définitive de ce bastion pour la droite. De plus, on se souvient des chiraquiens qui ont joué secrètement Mitterrand en 81 contre Giscard, pensant préparer leur victoire en 88. L’histoire semble se reproduire ici en faveur de Minéo.

Le potentiel d’abstentionnistes à gauche

Le quartier populaire du bois l’abbé est la réserve de voix naturelle pour la gauche. Pourtant , malgré les gros efforts de mobilisation des électeurs, le jeu sur le ressort communautariste tenté par le PS, les électeurs ont déserté les urnes. Près de 70% d’abstention dans le bureau 10, 66% dans le bureau 9. C’est dire à quel point cette population est désabusée face au politique. Quelque soit l’offre, il semble que rien ne peut plus les convaincre que quelque chose changera concrètement pour eux par les élections. Il est vrai que l’expérience de l’année passé ne peut que les conforter dans cette conviction. Si le bois l’abbé retrouve le chemin des urnes, cela peut vraiment faire la différence, surtout si les électeurs de droite des autres quartiers maintiennent un fort taux d’abstention. Sinon la partie sera très difficile pour la gauche.

Et le Modem

La configuration est défavorable au Modem. Le vote utile devrait jouer à plein et l’effritement de ses voix risque d’être important. Toutesfois, certains électeurs seront attachés maintenir leur choix originel, d’autres au lieu de voter blanc peuvent se retourner vers le Modem, enfin quelques uns pourraient souhaiter renforcer la seule alternative possible aujourd’hui aux politiques des 2 partis institutionnels qui, structurés pyramidalement, sont caporalisés à l’extrème autour de baronnies. La plaie de la politique.

Une issue incertaine

Le résultat de dimanche reste très incertain, cela est très ouvert. Nous souhaitons, en tous cas, le plus de plurialités possibles pour que les questions municipales futures ne soient pas réduite au simple affrontement de 2 blocs stériles.