Ni d'Eve ni d'Adam d'Amélie Nothomb

Par Grandlivredumois

Les amours nippones d'Amélie
Quand Amélie Nothomb écrit un roman d'amour, il ne faut pas s'attendre à une histoire sirupeuse, larmoyante ou convenue, mais à un véritable feu d'artifice plein de fantaisie et d'éclats de rire ! A vingt et un ans, Amélie retourne dans le Japon magique de son enfance et décide que le meilleur moyen de perfectionner son japonais est de donner des cours de français.

C'est ainsi qu'elle devient la maîtresse de Rinri - dans les deux sens du terme. Entre la Belge fantasque et le Nippon timide qui est la gentillesse incarnée, les quiproquos linguistiques succèdent au choc des cultures. Mais Eve adore les spécialités culinaires d'Hiroshima, tandis qu'Adam dévore Stendhal, Sartre et Marguerite Duras... Une livre qui se lit d'un bout à l'autre le sourire aux lèvres.

L'interview

Votre nouveau roman se situe au Japon où vous avez vécu de janvier 1999 à fin 2001. Rinri, le jeune Japonais qui devient votre fiancé, est un personnage attachant, "l'étrange étranger", source de malentendus et donc d'amour ?
Amélie Nothomb
: Je ne pense pas avoir éprouvé pour lui d'amour, mais je l'ai sûrement aimé avec fraternité. Vous avez raison : pour s'aimer, rien de tel que de ne pas se comprendre.

Ni d'Eve ni d'Adam peut se lire aussi comme un leçon d'éthnologie comparée. Vous dites d'ailleurs que l'amour est une invention nationale.
Amélie Nothomb
: Je fais allusion à L'Amour et l'Occident de Denis de Rougemont. Rien n'est français comme d'aimer : les Français n'aiment ni plus, ni mieux que les autres, mais avec une plus profonde culture de l'amour.

Par l'humour, vous analysez le choc des civilisations qui n'est jamais conflit, le sentiment esthétique et mystique, vous ouvrez des portes pour y pénétrer, même si vous faite l'éloge de la fuite comme indice meme de la liberté...
Amélie Nothomb
: Rien de tel que de rester libre vis-à-vis de ce qu'on aime.