Bruxelles renonce à autoriser la production de rosé de mélange

Par Ochato

La Commission européenne a annoncé lundi qu'elle renonçait à faire adopter par l'Union européenne l'autorisation de fabriquer du vin rosé en coupant du rouge avec du blanc. «Il n'y aura pas de changement dans les règles de production du vin rosé», a indiqué la Commission européenne. Les experts des Etats-membres qui devaient se prononcer le 19 juin prochain sur les nouvelles règles vont donc «maintenir le statu quo sur le vin rosé», a insisté la Commission. Avant de rendre sa décision, Bruxelles a affirmé avoir écouté les préoccupations des producteurs de vins ces dernières semaines contre les nouveaux règlements. «Il était clair, ces dernières semaines, qu'une majorité de notre secteur viticole pensait que mettre un terme à l'interdiction du coupage allait saper l'image du rosé traditionnel», a souligné la commissaire à l'Agriculture Mariann Fisher Boel.

Si les viticulteurs du Sud de la France ont accueilli avec «joie» et soulagement cette décision, l'Assemblée des régions européenne viticole (Arev) tire cependant la sonnette d'alarme. «La proposition de Mariann Fisher Boel indique clairement que ‘le coupage d'un vin blanc sans appellation d'origine protégé (AOP) ou sans Indication géographique protégée (IGP) avec un vin rouge sans AOP/IGP ne peut pas produire un vin rosé'. Il faut faire très attention car la négation ne porte pas sur le mode de production par coupage mais sur le fait que le vin issu de ce mélange ne pourra pas s'appeler rosé», explique Dominique Janin, secrétaire général adjoint de l'Arev. En d'autres termes, le mélange vin blanc et vin rouge n'est pas interdit. «C'est très vicieux car selon le mélange qui va être produit et vendu dans des bouteilles transparentes, les consommateurs pourront croire que c'est du rosé», poursuit le secrétaire général. Seule solution pour l'Arev : l'interdiction du coupage doit être inscrite clairement dans le texte.