David Barbaud, commentateur régulier du blog de SOS Education, a défini ses neuf propositions de réforme de l’école publique.
1. Instituer un examen d’entrée en sixième : pas de collège si l’on ne sait pas correctement lire, écrire et compter. Pour ce faire, une réforme en profondeur du primaire est à mener, remplaçant les activités d’éveil et les goûters par l’apprentissage rigoureux des fondamentaux permettant à l’individu de s’épanouir bien mieux qu’en le laissant se débrouiller lui même (voilà le vrai mépris). Créer une sixième relais dans l’immédiat afin de permettre une mise à niveau de l’élève ne satisfaisant pas totalement à l’examen d’entrée.
2. C’est au collège que tout se joue. Il y faut les meilleurs pédagogues et les plus compétents. L’âge des professeurs est aussi un facteur décisif. Pas de jeunes professeurs trop peu sûrs. Le professeur doit avoir le bagout et l’expérience pour mener sa classe de jeunes adolescents naturellement turbulents. Les jeunes professeurs doivent suivre plusieurs années de tutorat dans les collèges et les lycées et se former auprès des plus aguerris.
2. Cycle commun à tout le monde de la sixième à la quatrième. Trois années de formation la plus complète possible en culture générale mais une seule langue vivante apprise de la façon la plus rigoureuse.
3. Première échéance en fin de quatrième. En fonction des résultats scolaires, orientation vers un lycée professionnel dont la voie doit être revalorisée, avec un cycle de quatre années sanctionnées par un BEP solide et reconnu.
4. Pour les élèves dont il est évident qu’un tel cycle, même à vocation professionnelle, ne pourra conduire qu’à l’échec : il faut développer pour eux rapidement un système d’apprentissage dès l’âge de 14 ans dans des domaines vairés à définir parmi notamment les nouveaux métiers du tertiaire.
5. Il n’est pas question de subir la présence d’élèves perturbateurs au sein des établissement scolaire âgés de plus de 14 ans. Il faut dès lors responsabiliser les familles et trouver une voie de sortie très rapidement. (Nous avons aujourd’hui en troisième des élèves de 16 à 17 ans qui n’y ont strictement rien à faire). Un collège public doit avoir la possibilité d’exclure immédiatement et sans procédure un élève ayant commis un acte délictueux grave.
6. Pour les autres élèves, le conseil de classe détermine leur capacité à passer en troisième. Cette année devient une année préparatoire au lycée avec toutes les options possibles en vue du lycée général.
7. En fin de troisième, un examen d’entrée au lycée sera imposé aux élèves qui devront y satisfaire sous peine de redoublement immédiat.
8. Le lycée doit se réformer grandement. C’est aujourd’hui un vaste barnum. Pas de seconde indifférenciée. En fonction des options entrevues en troisième, les élèves choisiront entre seconde scientifique, seconde littéraire et linguistique (filière qui doit être absolument revalorisée), et seconde économique. Trois années soumises à la sanction d’un conseil de classe souverain.
9. Enfin un vrai baccalauréat, pas la plaisanterie qui existe aujourd’hui (exceptée le bac S, encore un peu préservé), bac national, sésame indispensable à l’entrée dans une université qui elle aussi est à refonder largement, mais je suis ici hors de mon domaine de compétence.