Paru le 2009-06-09 17:10:00
Dans un récent rapport intitulé La solution naturelle ? Le rôle des écosystèmes dans la limitation du changement climatique, le Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE) préconise de privilégier la protection des sols et arbres pour réduire la quantité de CO2 atmosphérique, plutôt que de miser sur les nouvelles technologies de captage et de stockage de ce gaz.
Une biosphère abondante et en bonne santé absorbe naturellement le CO2. La forêt tropicale, par exemple, peut absorber 15 % des gaz à effet de serre émis par l'Homme. La préserver serait donc beaucoup plus astucieux qu'un investissement dans le stockage géologique, estime le PNUE.
Alors que l'on ignore quels effets pourrait avoir la séquestration de CO2, pourquoi ne pas privilégier les moyens naturels d'absorption des gaz à effet de serre en protégeant les écosystèmes et en limitant la déforestation, s'interroge le PNUE ?
Mieux gérés et protégés, les arbres, sols ou tourbières pourraient remplir ce rôle mieux que n'importe quelle technologie. "Peut-être la communauté internationale néglige-t-elle une méthode éprouvée, dont l'efficacité ne s'est jamais démentie au cours des millénaires : la biosphère. Selon certaines estimations, les systèmes vivants de la Terre seraient capables de séquestrer plus de 50 gigatonnes de carbone au cours des prochaines décennies" explique Achim Steiner, directeur exécutif du PNUE qui estime que cette alternative devra être sérieusement étudiée en vue du sommet de Copenhague.
Mais protéger les sites déjà existants n'est pas suffisant, il faudrait également en créer de nouveaux, au moyen de programmes de plantations notamment. Investir dans la biosphère nécessiterait une limitation des pâturages mais aussi des cultures moins intensives, un choix toutefois moins coûteux que le captage du CO2 précise le rapport. "Parfois, la terre peut être d’une grande importance pour la population locale, en tant que terre de pâturage pour le bétail, ou que source de nourriture sauvage ou d’autres ressources" admet le PNUE, conscient qu'un tel investissement risque d'engendrer des tensions locales.