Et si la Poste ne livrait plus le courrier en un jour...

Publié le 09 juin 2009 par Anakyne
Julie de la Brosse -  08/06/2009 18:41:00


Regis Duvignau / Reuters  

En 2011, la Poste pourrait abandonner son objectif du J+1 pour livrer son courrier en deux jours et non plus en un. Les syndicats s'inquiètent de cette nouvelle stratégie qui risque de remettre en cause le service public postal et de peser sur l'emploi.

Heureusement, le cachet postal vaut date d'envoi. Ce matin, le journal Les Echos annonçait l'abandon par la Poste de la règle du J+1 d'ici à 2011. Les courriers,une fois le timbre cacheté, n'arriveraient plus le lendemain de leur envoi, comme c'est officiellement le cas dans 83,7 % des cas aujourd'hui. Mais deux jours après, selon une règle dite du J+2. Et encore, à condition qu'ils aient été déposés en boite avant la dernière levée postale...

©REUTERS / Charles Platiau

Dans un communiqué publié ce lundi matin, "La Poste dément toute décision d'abandon du J+1", et indique qu'elle "se conforme à l'objectif prévu par le contrat de service public entre l'Etat et La Poste qui couvre la période 2008-2010". Mais elle ne dit rien à propos d'un éventuel abandon pour 2011, année de libéralisation totale du courrier... Le flou règne donc sur une stratégie qui devra de toute façon être avalisée par son ministère de tutelle, et surtout par l'autorité de régulation des communications des électroniques et des postes (Arcep).

C'est que le débat autour du J+1 est loin d'être tabou à la Poste. Ainsi, le groupe public expliquait récemment que la réception du courrier le lendemain de leur envoi ne répondait pas à une forte demande. Auditionné par la Commission des affaires économiques de l'Assemblée nationale, le président du groupe public, Jean-Paul Bailly, expliquait le 1er avril dernier: "d'après nos enquêtes, ce qui intéresse nos clients est le J+1 en proximité et le J+2 au niveau national".

Un avis partagé par certains députés, même de gauche."Ceux qui veulent de l'urgent utilisent internet ou bien la messagerie express, pas le courrier ", expliquait ce lundi matin François Brottes, député PS de l'Isère, membre de la Commission des affaire économique, interviewé par le journal Les Echos. Pour les syndicats de la Poste, les raisons de ce désintérêt pour le J+1 seraient toutes autres : "les particuliers ont fini par s'habituer à la baisse du service qui leur est rendu », estime Frédéric Retourney, de la CGT FAPT. Pas si sûr. En 2006, une étude TNS Soffres montrait ainsi une « très forte attente » des entreprises et des ménages « pour une livraison prioritaire" en J+1.

Alors, quel est vraiment l'objectif de La Poste, dont les bénéfices ont, en 2008, chuté de 44% en 2008 à 529 millions d'euros ? En rallongeant la date d'acheminement du courrier, le groupe public affirme pouvoir diminuer les moyens logistiques et le nombre de vols de nuit. Et s'adapter ainsi à la baisse du volume du courrier, qui s'est affichée à 3,5% en 2008 et pourrait atteindre 7% cette année. Economies de coûts mais aussi d'énergie, la Poste met en avant les vertus environnementales de sa nouvelle stratégie : en 2012 elle compte réduire de 12% son empreinte carbone.

"La Poste prend prétexte des vertus écologiques mais en réalité elle souhaite avant tout réduire ses coûts, dénonce Damien Fillon, secrétaire fédéral Sud PTT. Sinon, aujourd'hui, elle ne continuerait pas à utiliser des avions lorsqu'elle peut affréter des TGV, poursuit le syndicaliste. En allongeant cette durée, le groupe public espèrerait en réalité limiter ses coûts, notamment en matière de tri postal nocturne ". Selon le syndicaliste, une fois le J+2 adopté, entre 10 et 20 000 postes pourraient être supprimés. Un chiffre également avancé par le syndicat CGT FAPT : "si on compte la suppression des facteurs et du personnel de tri, on dépassera les 10 000 destructions d'emplois estime Frédéric Retourney, c'est d'ailleurs pourquoi depuis quelques temps la Poste a doublé le nombres de tournées de ses facteurs ».

Un service postal à deux vitesses, selon les syndicats


Côté usager aussi, les conséquences d'un abandon du J+1 pourraient être lourdes. « Pour avoir du J+1, il faudra payer 10 à 20 fois le prix du timbre. Par ailleurs, un timbre Paris-Nice coûtera plus cher qu'un Paris-Banlieue. Ce sera la fin de la péréquation tarifaire et de l'égalité dans le service public postal », regrette Damien Fillon. « Ce sera un service postal à deux vitesses, où le particulier en zone rurale, et avec peu de moyens, sera le plus défavorisé », ajoute Frédéric Retourney. "Face au spectre de l'ouverture à la concurrence, la Poste a décidé de faire primer sa rentabilité sur la qualité de ses services. Elle préfère donc rationaliser ses effectifs et ses moyens pour être concurrentielle en 2011 ", explique Frédéric Retourney. "A terme, c'est la distribution du courrier seulement 5 jours sur 7 que nous craignons ", déplore pour sa part Damien Fillon.


Mon commentaire:

curieux article d'un extra-terrestre certainement car cela fait bien longtemps que la poste ne livre plus son courrier en J+1.

Résidant à 15 kilomètres d'une métropole régionale le courrier met en moyenne entre 3 à 8 jours pour parcourir cette distance.

Pour les lettres en recommandées le préposé est tellement fatigué qu'il ne présente plus le courrier à domicile, il se contente, encore heureusement, de mettre un avis de passage pour que nous puissions l'avoir 48 après auprès d'un dépositaire ou point poste car notre commune n'a pas jugé nécessaire de maintenir notre bureau  qui était précédemment tenu par un receveur qui se chargeait également des colis, de la banque, du bureau, de l'assurance etc.... Aujourd'hui ils sont 3 ou quatre pour faire le même travail avec voitures et camionnettes alors que notre ancien receveur faisait tout en vélomoteur....

Alors parler écologie, économie me semble parfaitement dénué de sens et déplacé et tout cela ne se passait pas en 1920 mais en 2006.

Enfin c'est juste mon avis.