Les progrès qui n'en sont pas...
Les revues techniques commencent à nous décrire davantage le nouveau Windows « Seven » qui devrait arriver sur le marché le 29 juillet prochain. Cela fait un peu rigoler l' adepte de Linux que je suis.
http://www.zdnet.fr/actualites/internet/0,39020774,39504016,00.htm?xtor=EPR-100
D'abord, Microsoft essaie de nous rassurer sur la compatibilité des périphériques et des applications: « Tout ce qui fonctionnait sous Vista fonctionnera sous Seven » !
D'autant plus qu'une mise à jour de Vista vers Seven, nous assure Microsoft, se déroulera comme une mise à jour ordinaire, alors que pour passer de XP à Seven, il faudra sauvegarder ses fichiers et réinstaller tout le système!
Il oublie de dire que pour zéro euro et sans rien réinstaller, on peut installer Ubuntu en dual boot avec XP sur son disque dur, en conservant des données communes, et choisir à chaque démarrage quel système on veut utiliser...
Et enfin, pour aplanir les difficultés, Seven comportera un « mode XP » qui permettra de gérer les applications et périphériques trop réfractaires à la nouveauté. Achetez le, mais il ne sera pas nécessaire de vous en servir! Tant que vous payez !
Rappelons que Linux en particulier et sa version Ubuntu que je vous recommande sont des logiciels libres et gratuits, qui méconnaissent les problèmes de propriété intellectuelle. (et accessoirement, ignorent aussi les virus!)
http://www.ubuntu-fr.org/
Parce qu'à ce propos:
Des pirates au parlement européen!
Hadopi un problème de génération ?
Un nouveau parti vient d'éclore sur l'échiquier européen, et il va avoir des députés à Bruxelles.
En Suède un électeur de moins de trente ans sur cinq a voté pour … le parti des Pirates!
http://www.zdnet.fr/actualites/internet/0,39020774,39504016,00.htm?xtor=EPR-100
De là à déduire que la nouvelle génération a du mal à saisir le système archaïque et répressif de la propriété intellectuelle....
La Suède a été le théâtre d'une sanglante répression du téléchargement, puisque les artisans de Piratebay, qui sont suédois, ont été jetés en prison. En France, on n'en est pas encore là même si, à mon avis, nous y allons à grands pas.
Intéressant, si l'on connaît la position de certains nostalgiques de la plume d'oie qui parlent « d'interdire internet » parce que c'est un vecteur qui « change la société » et que d'ailleurs, « la moitié des échanges serait pornographique ». (Ce qui n'est que la conséquence de la solitude et des frustrations engendrées par notre société bien pensante... D'ailleurs, les églises, grandes vendeuses de masochisme, le disent bien: le vrai bonheur, ce serait dans l'au-delà...)
Les plus retors ajoutent cet argument: « On n'écrit pas de la même manière à quelqu'un sur internet que l'on s'adresse à lui lorsqu'il est devant nous... Nos écrits risquent de dépasser notre pensée et nos déclarations de devenir irréparables ». C'est oublier que depuis une paire de millénaires, les gens écrivent à ceux qu'ils n'ont pas devant eux... Et si on prend cet argument de jésuite à la lettre, je trouve que c'est une excellente façon d'éviter d'être hypocrite...
A cet égard, certains d'entre eux militent « au second degré » pour la loi Hadopi, non pas pour engraisser la jetset du showbiz, -qu'ils méprisent autant que nous-, mais pour poser des verrous et des limites à la propagation de la libre expression dans le but avoué de la cadenasser un jour.
Pour ma part, je me demande très clairement si le choix irréaliste et irrationnel du système Hadopi au détriment de la licence globale, qui résolvait élégamment le problème « officiellement posé » n'est pas le signe révélateur de cette tendance.
Oui, internet est le vecteur d'une nouvelle liberté, et c'est bien cela qui dérange les dictateurs en herbe et les gourous manqués, ceux qui craignent qu'un changement de la société compromette leur hégémonie, révèle l'imposture de leur position, menace leur autorité morale, sape leur statut usurpatoire de référence intellectuelle et permette aux gens de penser par eux-mêmes au lieu de se soumettre à leur dirigisme totalitaire.
J'ai installé internet chez des grand-mères qui voient maintenant leurs petits enfants éloignés, chez des invalides qui ont vu le monde s'ouvrir devant leur chaise roulante, je discute avec des gays iraniens et syriens, auxquels je redonne l'énergie de vivre dans des pays où ils risquent leur vie, avec mon clavier j'arrose la fleur de la démocratie et de la liberté dans le cœur de Chinois découragés, je remotive des gays, souvent jeunes, qui, -même en France-, prisonniers d'étouffantes familles provinciales-, se demandent si leur vie vaut la peine d'être vécue, j'échange avec des lecteurs africains de ce blog qui me disent que s'ils écrivaient ça chez eux, la police viendrait les arrêter... si les voisins ne venaient pas les lyncher... Mais ils peuvent maintenant le lire, et ça les aide à vivre...
Alors, les velléités du contrôle d'internet à travers les crottes d'Hadopi, c'est bel et bien la fiction de Big Brother qui débarque dans nos maisons.
Quoi qu'on fasse, il y aura toujours des gens qui l'utiliseront mal. Les terroristes n'ont pas attendu internet pour terroriser. Ni même le téléphone. Alors, il faut arrêter de justifier par des fausses raisons toutes ces velléités de contrôle: On veut bel et bien nous faire taire. On veut empêcher la société de changer, quitte à sacrifier tout la face brillante de la médaille du progrès.
Le progrès a toujours eu des ennemis: Ceux qui ont intérêt à ce que « le peuple » ne comprenne rien à rien parce que ça le rend plus facile à dominer, et qui ont également intérêt à ce que les gens souffrent parce que ça leur permet de promettre des jours meilleurs.
Espérons que l'arrivée de ce parti puissamment libertaire au parlement de Strasbourg soit les prémices d'une vision renouvelée des vrais libertés, portée par la nouvelle génération.